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La vieille femme
- Le 10/03/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
La vieille femme
Une fine tranche de foie gras, un peu de saumon
Un plat cuisiné pour elle, pour le chat une boite de ronron
Une petite buche achetée à la boulangerie d’à côté
Une demi-bouteille de champagne pour ne pas gâcher
Dans un coin de la pièce, la télévision ronronne
Entre les publicités, un réveillon enregistré à l’automne
Tout est faux, tout est décors, des torrents de guimauve
Des people prétentieux défendant leur propre cause
Un appel des enfants, pas trop tard, pas la réveiller
Elle déballe une eau de Cologne qu’elle s’est achetée
Elle va faire sa vaisselle, devine derrière les carreaux
Les rires et les chants des enfants qui ouvrent les cadeaux
Avant d’aller dormir, elle se souvient des Noël d’antan
La messe de minuit, petite fille entourée de ses parents
Ce cadeau unique, papillotes et quelques clémentines
Un vrai sapin, des chants de Noël, des odeurs de cuisine
Elle n’est pas triste, se demande seulement pourquoi
Elle n’est pas encore partie, elle repense à l’air narquois
De son mari, quand il lui disait, tu viens dormir chérie
Si les autres pouvaient deviner ses pensées, elle en rit.
La vieille femme ce soir est seule, ce qu’elle voudrait juste
C’est le corps de son homme, les mains de son Auguste
Tout le monde la croit flétrie, elle joue même les revêches
Mais là, elle a juste envie de mettre le petit jésus dans la crèche
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Il est assis par terre.
- Le 09/03/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
Il est assis par terre
Les fêtes de fin d’année sont là
Il regarde passer ce troupeau
Se précipitant vers la dévotion
Du Dieu consommation
Il est assis par terre
Les bras pleins de sacs
La carte bleue en bandoulière
Ils ne le remarquent pas
Appuyé contre ce porche
Il est assis par terre
Il n’a même pas de haine
Il n’a plus assez d’énergie
Il préfère resserrer ses bras
Pour l’illusion d’avoir chaud
Il est assis par terre
Ils vont célébrer Noël
En oubliant que l’enfant est né
De l’amour d’un couple de parias
Ils cherchaient aussi un endroit chaud.
Il est assis par terre
Il plie ses jambes sous lui
Pour éviter de se faire piétiner
Cependant il a un petit sourire
En imaginant son festin de demain
Il est assis par terre
Les suites de réveillons sont un cadeau
Ce sont pour lui et ses frères
Un jour de fête et d’opulence
Les poubelles seront bien garnies.
Il est assis par terre
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Elle gère.
- Le 08/03/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
Elle gère
Elle est une, elles sont des milliers
Pour les trouver, pas besoin d’un fin limier
Votre voisine, votre collègue, votre amie
Des femmes comme d’autres, chaine infinie
Elle gère
Le planning des enfants, la sortie de l’école
Le rappel des vaccins, la fièvre du matin
Rien de grave, une alerte, simple rubéole
Programme changé, rattrapé le retard demain.
Elle gère
Le soir à la maison, retrouvé ce compagnon
C’est son homme, une douce et fidèle complicité
Un amour certain, une tendresse toujours partagée
Il sait être présent, juste parfois un peu grognon.
Elle gère
Et puis la vie professionnelle, là aussi assurer
Rendez-vous enchainés, ne gâche rien d’être belle
Un œil sur le portable, c’est la nounou qui appelle
Une fois encore, avec les horaires, il faudra jongler
Elle gère
Sans le comprendre vraiment, les années s’enchainent
La douche, une main sur les seins, une grosseur, la peur !
Dans la tête un film défile, images que la terreur entraine
Fausse alerte, le soulagement, mais l’innocence meurt
Elle gère
Elle a envie d’autre chose, les enfants sont partis
Son quotidien est heureux, mais manque quelque chose
Envie d’être encore séduite, de recevoir des roses
Le sourire d’un inconnu, l’évasion, sagesse pervertie
Elle gère
Elle retrouve sa vie, regrette un peu ce plaisir fugace
Evasion qui lui redonne le sourire qui agace les jalouses
Dans les bras rassurants de son mari, une nouvelle audace
Une infidélité passagère, qui fait d’elle une nouvelle épouse…
Elle gère
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Mémoires d'un glaçon
- Le 07/03/2015
- Dans Textes pour adultes.
Mémoires d’un glaçon
Je suis votre ami le glaçon
Et je veux aujourd’hui vous parler.
Notre vie est souvent monotone
Oubliés dans le noir d’un frigo
Il y fait toujours froid et nous restons là
Coincés entre les brocolis et les frittes congelées
A chaque fois que la porte s’ouvre
Nous pensons notre dernière heure arrivée.
Et notre fin n’est pas toujours drôle
A fondre dans une boisson trouble
Sous l’œil de nos copines les cacahuètes
Sans que personne ne fasse attention à nous.
La mort d’un glaçon est ainsi
Dans le brouhaha d’un apéritif.
Notre trépas est parfois plus agréable
Quand un enfant tombe et qu’une maman
Nous regroupe pour soulager la douleur
Et les pleurs d’un enfant blessé
Mais moi, la fin dont je rêve est autre
Il arrive qu’un maitre de maison
Nous pose délicatement dans un bol
Au lieu d’aller dans un salon enfumé
Il nous pose sous une lampe de chevet
Une musique douce dans la pièce.
Et puis l’homme nous empoigne délicatement
Nous dépose tendrement sur une peau douce
Et là nous promène sur cette terre inconnue
Nous gravissons deux petites montagnes
Dont les sommets se redressent à notre passage
Parfois des lèvres parfumées nous embrassent
Et puis, si nous avons de la chance…
Glisser plus bas, le ventre, le nombril…
Et enfin arriver dans ce lieu mystérieux
Aux contours doux, torturés et bizarres
D‘ailleurs, un copain a dû y fondre avant nous
Car l’endroit est déjà tout humide.
Nous savons notre fin proche
Il y fait si chaud, et la main qui nous porte
Ne cesse de nous faire tourner dans ce manège
Qui ondule au rythme de nos passages
Les parois s’écartant et se rapprochant
Nous glissons parfois des doigts qui nous tiennent.
Voilà, je voudrais mourir ainsi.
Porté par des mains amoureuses
Abandonné dans le corps d’une femme
Bercé par la musique de ses plaintes
Eclaireur d’une nuit de tendresse
Partenaire discret des jeux de l’amour.
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Elle se donne...
- Le 06/03/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
Elle se donne…La comédienne…
La comédienne
Elle se projette en avant-scène
Offre sa foi, offre ses tripes au public
Elle veut convaincre, elle veut charmer
Elle se donne
La femme
Elle se jette dans l’amour
Offre son corps, ouvre ses bras à l’amant
Elle veut rire, pleurer, elle veut jouir
Elle se donne
La comédienne
Ses mots sont doux, de plus en plus forts
Va chercher leur émotion déclencher leurs larmes
Elle veut les embarquer, elle veut les enlacer
Elle leur donne
La femme
Ses mots sont tendres, et de plus en plus crus
Elle veut le faire partir, déclencher son jaillissement
Elle veut le vaincre, arriver à son abandon
Elle lui donne
Femme ou comédienne
Le plaisir est une ascension, un chemin compliqué
Quand fusent les applaudissements, quand l’orgasme est là
On referme le rideau, elle se blottit dans ses bras
Déjà impatiente d’une future représentation.
Elle nous donne….
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Produit de beauté.
- Le 05/03/2015
- Dans Textes pour adultes.
Produit de beauté.
La chambre est grande, un peu rétro...
Ce château transformé en hôtel offre un territoire propice aux rêves.
Le jour se lève sur la campagne alentour, et le temps est un peu gris.
Nous avons prévu d'aller visiter la région mais pour le moment nous sommes bien là...
Je viens de prendre ma douche, je me sens libre avec toi.
Je m'allonge nu sur le lit, et je commence à lire...Le corps totalement au repos.
Je te regarde entre chaque page.Tu es assise devant une ancienne coiffeuse.
Tu n'es pas nue, tu es mieux que cela.
Tu as jeté sur tes épaules un déshabillé quasi transparent.
Il n'est pas attaché et de ma position, je vois ton corps de 3/4 arrière. Ton sein gauche reçoit un maigre rayon de soleil !Le soleil est souvent fripon !
Tu es en train de t'occuper de toi, tu brosses tes cheveux lentement et avec application…Maintenant, avec des disques de coton, tu nettoies ton visage...
Le silence est doux et nous sommes bien.
Cette nuit, nous nous sommes longuement aimés...
Mais, sans rien préméditer, notre nuit a été pleine de tendresse, sans vraie folie érotique.Un besoin mutuel de se perdre dans le corps de l'autre, une envie forte de se sentir simplement vivants...
Ton plaisir a été doux, sans envolée lyrique...Tu ne le cherchais pas vraiment !
Nous avions envie de rester dans le répertoire de la douceur…
Je crois que mes massages sur ton corps ont duré des heures....!
Les minutes s'écoulent...et je ne suis pas vraiment concentré sur mon livre...Je profite du temps présent et du spectacle de ton appâts...
D'une façon spontanée et surprenante…!
Ta voix s'élève comme si tu récitais un rôle de théâtre...
"Je suis moche, j'ai des rides de partout, quel coup de vieux !"
Quel est ce jeu ?
Tu sais très bien que tu es belle à croquer.Cherches-tu simplement des compliments ?...
Tu enchaines...
"Il faut que je fasse quelque chose...je vais me faire un masque "...
Un sourire sur mes lèvres !J'imagine que tu vas bientôt apparaitre avec des tranches de concombre, des morceaux d'ananas, d'avocat ou de tout autre chose dont regorgent les magazines féminins...
Tu te lèves, tu entres dans la salle de bains...en ressort rapidement...
Il y a longtemps que les pages de mon livre ne tournent plus.
Que fais-tu ?
Et puis tu viens sur le lit...à genoux à côté de moi...Tu sembles songeuse...quelques secondes encore........
Et sans préavis !
Tu te penches et m'embouches !
L'attaque est fulgurante !
Mon sexe au repos est prisonnier de ta bouche ! ouah !!!!!!!!!!!!
Ne voulant pas te laisser en reste, mes mains partent vers toi.
Tu te redresses, l'œil sévère, tu me regardes.
"Laisse-moi ! C'est une histoire entre lui et moi !"
On dirait une réplique de western !
Je me laisse aller sur le lit pour entrer dans ton jeu...Mon livre revient entre mes mains...
Mais je suis bien incapable de lire…
Ta bouche revient sur moi, ta main gauche vient caresser mes bourses....Tes doigts vont très loin !
Ta main droite vient saisir la base de mon sexe et tu m'empoignes avec force.... !
Ta langue dessine sur mon gland une danse diabolique ! Tu ne me laisses aucune chance !
Quel est ton plan...et comment vas-tu gérer ma jouissance ?
Vas-tu m'offrir la chaleur de ta bouche ?Vas-tu m'enserrer entre tes seins ?
Vas-tu venir t'empaler sur moi dans les ultimes secondes ?
Tu accélères le rythme ....
Tu me branles avec une force et une totale détermination...
Je ne vais pas tenir longtemps !
Tes deux mains empoignent mon sexe tandis que ta langue en parcourt le bout comme pour me pénétrer...
Mon bassin s'agite...
Mon souffle devient court...
J'ai du mal à ne pas fermer les yeux...Je voudrais trop savoir comment tu vas recueillir mon plaisir...
Tes mains s'écartent et ta bouche m'englobe complètement !
C'est donc là ?
Mais tu t'écartes !
Je ferme les yeux, je ne peux plus me retenir avec ta main qui m'enserre !
Je pars !
Quelques secondes s'écoulent et mon plaisir éclate par saccades...
J'ouvre les yeux...A ma grande surprise, ma semence est sur ton visage....
Tu continues à caresser celui-ci avec mon sexe...Comme avec un pinceau....!
Et puis tu m'abandonnes et tu commences avec une simplicité diabolique à étaler mon sperme sur tes joues, ton front, et sur chaque partie de ton visage.
Par tes gestes appliqués, j'ai l'impression de pénétrer en toi par tous les pores de ta peau !Belle émotion....
Et puis...ta voix de comédienne de nouveau...
"Tu sais que les médecins sont unanimes, c'est le meilleur masque de beauté qu'une femme puisse trouver !"
Je doute de l'aspect scientifique, mais je suis prêt à militer pour sa généralisation !
Peu d'hommes s'en plaindront...
Tu continues ton travail sur le contour de tes lèvres...le menton...le cou...
Ton œil s'éclaire !
Mon sexe est posé sur un côté de mes cuisses....quelques gouttes t'ont échappé et sont bien visibles sur ma peau...
Ton doigt vient directement les récupérer et tu les appliques avec précision sur tes paupières...
Je ne peux détacher le regard de tes gestes !
Et puis tu reviens vers moi...ta bouche vient délicatement reprendre mon membre entre tes lèvres, ta langue me prodigue une tendre toilette...
Je suis au paradis....
Tu te redresses et vient m'embrasser...
Ta bouche a le goût de ma semence...sensation trouble !
Je ne vais pas te lâcher comme cela !
Les hommes ont aussi le droit à leur produit de beauté...à moi d'aller chercher au creux de ton ventre...
De quoi hydrater ma peau.... -
Adieu Grand-père
- Le 05/03/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
Adieu Grand-père
L’heure vient de sonner pour toi
Comme pour chacun d’entre nous
Il arrive un jour, où l’on ne verra pas le soir
Adieu Grand-père
Quatre-vingt-dix ans d’une vie remplie
Toi aussi tes grandes joies et tes zones d’ombres
Tes parcelles de bonheur, tes instants d’inquiétude
Adieu Grand-père
Je t’ai connu au travail, le stress vissé au corps
Je me souviens de cette retraite précipitée
Ces années compliquées, jeté de la vie active !
Adieu Grand-père
Et puis vous êtes partis au soleil, loin de Fourvière
Comme elle te manquait cette colline magique
La vie est souvent faite de choix compliqués
Adieu Grand-père
Tu viens de rejoindre Claude, Papa, Daphné et d’autres
Vous avez devant vous l’éternité pour vous parler
Tous ces mots que vous n’avez pas su vous dire ici.
Adieu Grand-père
Tu n’étais pas parfait, tu étais juste un homme
Mais tu m’as donné de l’amour, une tendresse pudique
Comme tu étais heureux d’être au bras de tes princesses !
Adieu Grand-père
On se quitte aujourd’hui, juste une séparation provisoire
Rassure-toi ! Tes arrières petites filles aiment Lyon comme toi
Nous sommes toujours fiers et chauvins de la capitale des Gaules !
Adieu Grand-père
La vie continue pour nous, ta présence dans nos cœurs
Que de souvenirs me reviennent, tourbillon rapide !
Pour te dire Adieu, j’ai envie d’un sourire, un surnom
Au revoir Coquin !
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Balayé par le vent...
- Le 04/03/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
Balayé par le vent.
Il est célèbre, la gloire accrochée à ses épaules
Pourtant quelques mauvais choix, devient démodé
On commence à l’oublier, ne passe plus à la télé
Les lumières s’éteignent, n’aura plus jamais de rôle.
Balayé par le vent
Il aimait son usine, une longue vie d’honnête homme
Une maison construite, des enfants biens élevés
Il se sentait bien dans sa vie, dans son village intégré
Un fond de pension est arrivé, cela a changé la donne
Balayé par le vent
Il se croyait en forme, plein de projets pour demain
Une petite fatigue, probablement trop de boulot
Pourquoi s’inquiéter, qui n’en a jamais eu plein le dos
Posé sur son pancréas, le crabe l’avait pris en mains.
Balayé par le vent
Il avait une amie, se sentait bien de la savoir présente
Se parlaient peu, mais pouvaient se dire l’essentiel
Ces moments de partage, cette douceur de miel
Elle a changé de vie, sacrifié sur l’autel, cassante !
Balayé par le vent.
Il n’y a pas besoin de tempête…
Chacun est à son heure…
Juste un fétu de paille…
Balayé par le vent