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Assis sur mon banc.
- Le 14/02/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Assis sur mon banc.
Je regarde la rue qui coule ses passants
Mes yeux s’amusent à deviner leur vie
L’espace de l’instant, je pénètre leur intimité
Assis sur mon banc.
Cette femme sensuelle, allant vers son amant
Cette maman inquiète en retard pour ses petits
Celle-ci courant vers une réunion vitale
Assis sur mon banc.
Cet homme timide qui regarde ses chaussures
Il ne sait plus où est sa place, perdu !
Il se croyait important, et ce matin, viré !
Assis sur mon banc.
Ce couple amoureux, se noyant dans les yeux
Leurs mains indomptées et impudiques
Je sais vers où ils marchent, refuge caché !
Assis sur mon banc.
Cette vieille femme qui parle aux pigeons
Comme si elle lui parlait encore, souvenirs !
Se demande quand sera l’heure du départ…
Assis sur mon banc.
Et il y a moi, cherchant du regard ta silhouette
Un peu de ta beauté dans chacune qui passe
Je sais que tu arrives, secondes attendries !
Assis sur mon banc.
S’asseoir sur un banc, humer l’air du temps
Petit luxe gratuit, bonheur libre d’accès
Il reste une place, viens, je te la garde !
Assis sur mon banc.
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Les comédiens.
- Le 13/02/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Les comédiens.
Les comédiens sont comme les enfants
On leur donne un mot, une phrase
Ils en font une histoire, une légende
Avec un habit de lumière sur le dos
Ils changent le monde et deviennent des princes
Les comédiens sont comme les enfants
Par un regard au public, un geste…
Ils captivent notre attention et notre regard.
Ils se cachent derrière un rideau rouge
Ils ont peur, et ils adorent cela
Les comédiens sont comme les enfants
Insupportables à souhaits, adorables à foisons
Il suffit d’un mot, pour qu’ils perdent confiance
Mais par la magie d’un applaudissement
Regardez-les se redresser, savourer le moment
Les comédiens sont comme les enfants
Ils détestent le noir et préfèrent la lumière
Ils ont chacun leur doudou, une chose qui les rassure
Après avoir joué, ils démontent leur décor
Et rangent leurs accessoires dans des coffres à jouets.
Les comédiens sont comme les enfants
Ce qui vous semble futile pour vous
Construit leur vie et leur bonheur.
Mais comme les enfants, quand les lumières tombent
Ils ont besoin de vos bras, de votre tendresse
En attendant demain, de pouvoir rejouer.
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Ce soir je me souviens.
- Le 13/02/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Ce soir je me souviens…
Tes mains fortes se glissaient sous mes bras
Tu me faisais toucher le lustre de Crystal
L’odeur de ton tabac hollandais flottait…
Comme si c’était hier, je me souviens
Tu as tourné le bouton de la radio
Maman est rentrée dans la pièce
Elle a posé sur la nappe blanche
Sa pile d’assiettes en porcelaine
Tes mains se sont tendues vers elle
Elle s’est glissée dans tes bras
Et vous avez dansé, tournoyé
Emportés dans une valse folle
Petite fille dans mon coin je riais
Maman avait de la chance
Je crois que j’étais un peu jalouse.
Aujourd’hui je me souviens aussi
Ce voyage à Paris, comme une expédition.
Le bruit du métro qui surgit de la terre
Pour enjamber la Seine sous le soleil
J’avais un peu peur de la grande ville
Mais ta main serrée dans la mienne me rassurait
Et puis un jour. La porte entrouverte j’ai vu
Ton long corps allongé sur le lit, bien habillé
Maman a refusé que j’aille t’embrasser
Elle pleurait et m’expliquait l’inconcevable
Le lendemain, il y avait du monde dans l’église
Maman m’avait mis des vernis noirs aux pieds
Je regardais mes souliers sans comprendre
Tout était noir, mais mes lacets étaient blancs
Tu vois petite fille, aujourd’hui il m’arrive souvent
D’oublier beaucoup de choses, de me perdre un peu
Je répète parfois les mêmes histoires
Pourtant ce soir je voudrais être comme toi petite fille
Le regarder s’avancer vers moi, ouvrir ses bras
Et moi, me lever de ce fauteuil et courir vers lui
Pour juste lui dire l’essentiel
Je t’aime Papa.
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Avant de partir.
- Le 09/02/2015
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Avant de partir
Comme un oiseau au moment de l’envol
Je crois que j’aurai forcément ce besoin, cette envie
De faire un geste, d’avoir un regard
Avant de partir…
Toucher à nouveau les pages de ces vieux livres
Regarder une fois de plus la scène de ce vieux film
Marcher à nouveau dans la rue de mon enfance.
Avant de partir…
Marcher en forêt, faire le tour de ce lac
Ecouter la mer, respirer les embruns
Toucher la neige, sentir l’herbe mouillée
Avant de partir…
Partager un verre avec ses amis oubliés
Ouvrir les albums, retrouver les noms
De ces visages aimés, sur ces photos jaunies
Avant de partir…
Prendre mes enfants dans mes bras
Leur dire je t’aime, je ne suis pas loin
Vérifier de ne pas avoir oublié un message
Avant de partir…
Et puis juste te revoir, murmurer je t’aime
Entendre ta voix, regarder tes yeux
Te serrer contre moi, comme une ultime chaleur.
Avant de partir…
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Et au milieu marche un homme.
- Le 09/02/2015
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Et au milieu marche un homme.
Soir du nouvel an, une rue désertée
Il avance les mains protégées du froid
Vers où, vers quoi, meubler le temps
Etre là ou ailleurs quelle importance
Derrière les fenêtres les verres vidés
On s’offre des présents, carrés de soie
On rit, on chante, le tout avec allant
Instants fragiles, qui demain seront rances
Au loin il entend le futile décompte crié
Résolutions associées, personne n’y croit
Il ramasse un bouchon, évadé en volant
Minuit et quelques, une année commence
Sous une voute, des pauvres frigorifiés
Se moquent de la fête, veulent juste un toit
Une soupe chaude, quelques gestes aimants
Tourner la page, avoir une nouvelle chance
Une nuit comme une autre, vite oubliée
Il va rentrer chez lui, cacher son émoi
Devant une télé insipide, somnolant
Boire une coupe, bouteille en souffrance
Des moments de fête, pas toujours partagés
Les rires des autres provoquent parfois l’effroi
Quand devant sa solitude, il devient évident
Qu’il n’a jamais su se guérir de son enfance
Nous tous demain qui allons nous amuser
Gardons une pensée pour ceux comme toi
Qui perdus au milieu des rires, se cachant
Essuieront une larme, discrètement, en silence
Et au milieu marche un homme.
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Poème...
- Le 05/02/2015
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Après la scène
Il y a une chanson célèbre
Qui chante…Après l’amour
Ce moment de vide
Cette impression de solitude
Après la scène
Le sentiment est le même
On a encore le souvenir du plaisir
Et déjà la nostalgie de l’avoir perdu
Après la scène
Les muscles se relâchent
Le cœur redevient discret
Les bras deviennent lourds
Après la scène
Comme sur un nuage on embrasse
Des têtes qui passent, des mains qui vous entourent
Sans être tout à fait ici
Après la scène
Le décor disparait
Le théâtre redevient gymnase
Les lumières redeviennent néon
Après la scène
Dans le silence de la nuit
On roule vers son chez soi
La tête encore un peu là-bas
Après la scène
Après l’amour…
Quelle différence…On n’a simplement le désir
De très vite gouter à nouveau
A ce plaisir éphémère