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L'argent
- Le 22/04/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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L’argent
Ne comptez pas sur moi pour cracher sur l’argent
C’est un luxe que s’offrent ceux qui savent ne pas en manquer
L’argent est un passeport qui permet de se maintenir
A l’intérieur du troupeau, anonyme dans le quotidien.
Ces petits morceaux de ferraille, ces rectangles de papier
Ouvrent ou ferment les portes, vous classent dans une case
Je ne suis rien, un gros chèque, tout le monde m’aime !
Un revers de bourse, et vous disparaissez des répertoires.
Je compare souvent l’argent à l’outil du paysan
Les mains nues, il ne peut qu’arracher l’herbe et crever
Avec une bêche et une faux, il survit dans son lopin
Avec un tracteur il fait vivre sa famille, la tête haute.
Au-delà, il paie les autres, et il n’est plus un paysan
L’argent vous construit et vous fait disparaître derrière lui.
Triste époque que la nôtre, qui compte la gloire en Rolex !
L’histoire se souvient de Gandhi, rarement d’un banquier.
Je respecte l’argent…Mais laissez-le à sa place
Ce n’est qu’un outil, un moyen, jamais un aboutissement.
Qui est le plus heureux, celui qui rêve de ce qu’il pourrait faire
Ou celui qui assit sur son tas d’or, a peur de le perdre.
Je ne rêve pas de fortune, je ne veux pas d’un cercueil en or.
La richesse d’un homme, est dans sa façon de dépenser
S’il utilise ses deniers comme un sang qu’il fait circuler
Alors il est vraiment riche. Il faire battre le cœur des autres.
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j'aime les voyages.
- Le 21/04/2015
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J’aime les voyages.
J’ai toujours aimé les voyages
Quoi de plus banal me direz-vous ?
Nous sommes des millions à avoir
Cette envie qui nous pousse
Mais moi je n’aime pas les voyages
Pas ceux dont vous parler
Ces aéroports standardisés
Ces attentes sous les néons
Je n’aime pas ces heures de vol
Pour manger la même nourriture
Suivre les mêmes guides
Voir briller les mêmes enseignes
Mes voyages à moi sont uniques
Je pars tous les jours en fermant les yeux
Je survole des jungles, nage dans des rapides
Je m’enfonce dans des territoires inconnus
Mes voyages à moi décollent d’une photo
D’un nom volant dans la foule, d’un visage croisé.
Je suis là…et je vais partout
Aucune frontière ne m’arrête…
Je suis un pantouflard direz-vous…
Peut-être…Peut-être pas
Mes voyages valent les vôtres
Ne vous en déplaisent
Ils donnent à chaque pays
Une odeur différente, une musique unique
A chaque voyage mes pays changent
De couleur, de paysage
Je ne critique pas vos voyages
Laissez-moi les miens
Et puis moi, à chaque départ
J’ignore ma destination
Et puis, j’ai un secret…
Je ne pars jamais seul et ou que j’aille
Tu es là, à me tenir la main
A regarder le même horizon
Et puis souvenez-vous toujours
Quand vous partez, vous avez des bagages
Vos soucis, vos ennuis, vos angoisses
Et là ou vous êtes ils vous accompagnent
Mes voyages sont immobiles
Mais je n’emporte rien de superflu
Je ne prends avec moi que ta main
Pour l’embrasser là-bas…Très loin.
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Je suis un con.
- Le 20/04/2015
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Je suis un con
Je suis un con, et j’en suis fier
Dans ces temps où tout le monde
Se flatte d’en savoir bien plus
Que son voisin, et de tous ses aïeux
Je n’ai pas cette prétention
Je suis un con moyen, ni plus ni moins
Je comprends certaines choses et ose
C’est un comble dire quand je ne sais pas.
Regardez-les ces experts en tout
Tous ces savants qui vous expliquent
Pourquoi le ciel est bleu, pourquoi il neige
Moi, je me fiche souvent de ne pas savoir.
C’est très confortable d’être un con
Vous posez les questions que vous voulez
Vous riez de leurs regards gênés
Le pauvre ! Il n’est plus dans le coup !
Je suis un con qui utilise encore le Français
Qui refuse les anglicismes et demande le sens
Des abréviations qu’il ne connait pas
Un con qui ose dire qu’il ne sait pas.
Mais le con est utile à la société
Grace à lui, les autres se sentent
En un instant au dessus de la mêlée
Couronnés de la couronne du savoir.
Je vais continuer d’aller ainsi
Marchant sur mon petit chemin
Adieu les savants et les psy
Con oui ! Pas au point de vous enrichir !
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Ils se sont retrouvés...
- Le 17/04/2015
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Ils se sont retrouvés
Elle avance lentement, appuyée sur une canne
Il est comme ses grands arbres fatigués, courbé
Ils se sont aimés il y a de très longues années
Ils n’étaient pas libres, leurs chemins se sont séparés
La vie s’est écoulée, leur carnet d’adresse s’est vidé
Ils pensaient tout doucement se laisser glisser
Une route en pente douce vers un départ annoncé
Et puis un jour, la vie leur a offert un dernier cadeau
Ils se sont regardés, leurs mains se sont mélangées
Les corps sont bien usés, les yeux sont les mêmes qu’avant
Ils ont recommencés à se voir, sans oser vraiment se toucher
Avaient-ils encore le droit de donner des gestes à leur amour
Hier, il a posé les mains sur son visage, embrassé sa bouche
Il a retrouvé le gout qu’il aimait, ils avaient quarante ans
Et puis il a osé prendre sa main, elle s’est laissé guider
Avant c’était elle qui le conduisait au temple d’amour
Leurs gestes sont lents, ils sont comme des enfants
N’osant dévoiler devant l’autre leur corps oublié
Ils ont le temps, personne ne viendra les déranger
Bouton après bouton, ils osent s’abandonner, se montrer
Les voici nus. Ils ne voient pas la même chose que nous.
Ils se sont aimés lentement, dégustant chaque goutte
Blottis au fond de ce lit, ils sont heureux d’être en vie
Ils sont vieux, s’aiment, et ils viennent de faire l’amour
Demain il faudra parler à leurs enfants, se montrer
Ils se regardent, émus comme pour une première fois
Beaucoup de rendez-vous ratés, de choix assumés
La boucle est refermée, ils seront leur dernier amour.
Ils se sont retrouvés.
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Elle...
- Le 16/04/2015
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Elle
Elle a soixante ans et lentement elle se regarde
Un rendez-vous, partager un verre avec un inconnu
Se montrer dans cette posture, ce visage qu’elle farde
Un frisson la parcourt, depuis longtemps on ne l’a vue nue
Elle rentre de ce moment, trimbale un sourire béat
Ne se souvient plus des mots, juste ce regard appuyé
Se sentir une femme, oser penser qu’il la désirera
Elle va le revoir, elle ira au-delà de l’amitié
Elle
Hier soir c’était leur première nuit, sensation oubliée
S’offrir, se donner, toucher, que de verbes enfouis
Elle a vibré, doutait d’être encore excitée
Elle va le retrouver, l’histoire n’est pas finie
Elle se croyait âgée, aujourd’hui est une enfant
Elle marche les yeux en l’air, un parfum de Prévert
Flâner dans la vie, ne plus se soucier du temps
Elle roule vers lui, lévitation, ne plus être sur terre.
Elle
On lui dit de rester calme, relation fragile
Se moque des conseils, l’amour rend innocent
Le bonheur c’est l’instant, tout paraît facile
Qu’importe demain, envie de jouir infiniment.
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Un plaisir comme une naissance.
- Le 15/04/2015
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Un plaisir comme une naissance
Un jour d’hiver, j’ai ouvert mon ordinateur.
J’ai commencé à écrire, sans regarder l’heure
Raconter une histoire, sans savoir ou j’allais
Une façon ce soir-là d’oublier que je t’aimais
Sur mon écran ont commencé à vivre des ombres
Personnages improbables, gais ou parfois sombres
Scène après scène je voyais naitre mon théâtre
Les mots virevoltaient, les surveillais comme un pâtre
L’aube pointait déjà, j’approchais du mot fin
Excitation inconnue, car à ce moment enfin
Je venais de donner la vie, et ils étaient là
Commençaient à s’échapper, le devinais déjà.
Je croyais qu’ils resteraient juste ici, à moi
Comme des enfants grandis, sont partis de chez moi
D’autres les ont invités, sont partis vadrouiller
Sur les planches sont venus à la vie, se sont réveillés
Et puis un jour, dans un théâtre de Montpellier
Je me suis assis dans le public, les yeux émerveillés
Devant moi ils bougeaient, un peu différents
Les redécouvrais autrement, drôle de sentiment
Aujourd’hui ils vivent leur propres vies, loin d’ici
L’imagination des comédiens, leur donne une autre vie
Ce sont mes mots, mes créations, mais se sont envolés.
Comme un père aimant, resteront mes petits bébés
Ecrivain du dimanche, je ne suis qu’un petit auteur,
Pourtant, comme j’aime tous ces cabots amateurs.
Aux quatre coins de l’hexagone, de Cachan à Verdun
Vous donnez à mes mots, un très joli parfum.
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Il y a des soirs...
- Le 13/04/2015
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Il y a des soirs
Il y a des soirs ou l’on parle aux murs
Envie de crier, oubliant toute censure
Confronter sa vie à sa seule réalité
Ne plus se mentir, voir ce qu’on a raté
Il y a des soirs
Il y a des soirs ou la poitrine se serre
L’envie est grande de se servir un verre
Noyer ses échecs, trinquer à l’illusion
Que l’aube, donnera une autre vision
Il y a des soirs
Il y a des soirs ou on perd son chemin
Aller de l’avant, peut-être anticiper sa fin
Revenir en arrière, devant les autres se renier
Se plaire à penser que ce chagrin est le dernier
Il y a des soirs
Il y a des soirs ou je parle aux absents
Je leur confie mes doutes, mes errements
Je leur demande…Aidez-moi ! Triste supplique
Ils se moquent, tout cela n’est pas tragique.
Il y a des soirs.
Il y a des soirs qui précèdent le matin
Repartir de bon pied, effacer son chagrin
Continuer sa vie, camoufler ses blessures
Je serai alerte demain, cela soyez-en sûr.
Il y a des soirs
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Je voudrais être un chat !
- Le 13/04/2015
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Je voudrais être un chat.
Je voudrais être un chat
Endormi là, contre ma maitresse
Vérifiant d’unœil entrouvert
Observant alentour tout intrus.
Un regard pour ce chien, derrière la vitre
Dormant, dans le froid, le pauvre dans sa niche.
Ronronnant à souhait sous la main de l’élue
Aimant sentir cet amour, mais ne pas en dépendre
Intelligent je suis, libre je resterai
Sans jamais renoncer, à rester un félin.
Et puis, pour lui prouver ma liberté
Tenter de fuir, sauter plus loin
Refusant sur un appel, de revenir me caler
Entre ses mains, contre ses seins
Une lapée de lait, une croquette au thon
Nichée au creux de ma patte et portée à mon museau
Courir d’un coup ! Tiens que fait cette souris ?
Honte à toi petite bête ennemie
Avec ta vélocité de m’obliger à bouger
Tentes tu effrontée ? De troubler l’heure de ma sieste…