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  • L'argent

    L’argent

    Picsou

    Ne comptez pas sur moi pour cracher sur l’argent

    C’est un luxe que s’offrent ceux qui savent ne pas en manquer

    L’argent est un passeport qui permet de se maintenir

    A l’intérieur du troupeau,  anonyme dans le quotidien.

     

    Ces petits morceaux de ferraille, ces rectangles de papier

    Ouvrent ou ferment les portes, vous classent dans une case

    Je ne suis rien, un gros chèque, tout le monde m’aime !

    Un revers de bourse, et vous disparaissez des répertoires.

     

    Je compare souvent l’argent à l’outil du paysan

    Les mains nues, il ne peut qu’arracher l’herbe et crever

    Avec une bêche et une faux,  il survit dans son lopin

    Avec un tracteur il fait vivre sa famille, la tête haute.

     

    Au-delà, il paie les autres, et il n’est plus un paysan

    L’argent vous construit et vous fait disparaître derrière lui.

    Triste époque que la nôtre, qui compte la gloire en Rolex !

    L’histoire se souvient de Gandhi, rarement d’un banquier.

     

    Je respecte l’argent…Mais laissez-le à sa place

    Ce n’est qu’un outil, un moyen, jamais un aboutissement.

    Qui est le plus heureux, celui qui rêve de ce qu’il pourrait faire

    Ou celui qui assit sur son tas d’or, a peur de le perdre.

     

    Je ne rêve pas de fortune, je ne veux pas d’un cercueil en or.

    La richesse d’un homme, est dans sa façon de dépenser

    S’il utilise ses deniers comme un sang qu’il fait circuler

    Alors il est vraiment riche. Il faire battre le cœur des autres.

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  • j'aime les voyages.

    J’aime les voyages.

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    J’ai toujours aimé les voyages

    Quoi de plus banal me direz-vous ?

    Nous sommes des millions à avoir

    Cette envie qui nous pousse

     

    Mais moi je n’aime pas les voyages

    Pas ceux dont vous parler

    Ces aéroports standardisés

    Ces attentes sous les néons

     

    Je n’aime pas ces heures de vol

    Pour manger la même nourriture

    Suivre les mêmes guides

    Voir briller les mêmes enseignes

     

    Mes voyages à moi sont uniques

    Je pars tous les jours en fermant les yeux

    Je survole des jungles, nage dans des rapides

    Je m’enfonce dans des territoires inconnus

     

    Mes voyages à moi décollent d’une photo

    D’un nom volant dans la foule, d’un visage croisé.

    Je suis là…et je vais partout

    Aucune frontière ne m’arrête…

     

    Je suis un pantouflard direz-vous…

    Peut-être…Peut-être pas

    Mes voyages valent les vôtres

    Ne vous en déplaisent

     

    Ils donnent à chaque pays

    Une odeur différente, une musique unique

    A chaque voyage mes pays changent

    De couleur, de paysage

     

    Je ne critique pas vos voyages

    Laissez-moi les miens

    Et puis moi, à chaque départ

    J’ignore ma destination

     

    Et puis, j’ai un secret…

    Je ne pars jamais seul et ou que j’aille

    Tu es là, à me tenir la main

    A regarder le même horizon

     

    Et puis souvenez-vous toujours

    Quand vous partez, vous avez des bagages

    Vos soucis, vos ennuis, vos angoisses

    Et là ou vous êtes ils vous accompagnent

     

    Mes voyages sont immobiles

    Mais je n’emporte rien de superflu

    Je ne prends avec moi que ta main

    Pour l’embrasser là-bas…Très loin. 

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  • Je suis un con.

    Je suis un con

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    Je suis un con, et j’en suis fier

    Dans ces temps où tout le monde

    Se flatte d’en savoir bien plus

    Que son voisin, et de tous ses aïeux

     

    Je n’ai pas cette prétention

    Je suis un con moyen, ni plus ni moins

    Je comprends certaines choses et ose

    C’est un comble dire quand je ne sais pas.

     

    Regardez-les ces experts en tout

    Tous ces savants qui vous expliquent

    Pourquoi le ciel est bleu, pourquoi il neige

    Moi, je me fiche souvent de ne pas savoir.

     

    C’est très confortable d’être un con

    Vous posez les questions que vous voulez

    Vous riez de leurs regards gênés

    Le pauvre ! Il n’est plus dans le coup !

     

    Je suis un con qui utilise encore le Français

    Qui refuse les anglicismes et demande le sens

    Des  abréviations qu’il ne connait pas

    Un con qui ose dire qu’il ne sait pas.

     

    Mais le con est utile à la société

    Grace à lui, les autres se sentent

    En un instant au dessus de la mêlée

    Couronnés de la couronne du savoir.

     

    Je vais continuer d’aller ainsi

    Marchant sur mon petit chemin

    Adieu les savants et les psy

    Con oui ! Pas au point de vous enrichir !

     

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  • Ils se sont retrouvés...

    Ils se sont retrouvés

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    Elle avance lentement, appuyée sur une canne

    Il est comme ses grands arbres fatigués, courbé

    Ils se sont aimés il y a de très longues années

    Ils n’étaient pas libres, leurs chemins se sont séparés

     

    La vie s’est écoulée, leur carnet d’adresse s’est vidé

    Ils pensaient tout doucement se laisser glisser

    Une route en pente douce vers un départ annoncé

    Et puis un jour, la vie leur a offert un dernier cadeau

     

    Ils se sont regardés, leurs mains se sont mélangées

    Les corps sont bien usés, les yeux sont les mêmes qu’avant

    Ils ont recommencés à se voir, sans oser vraiment se toucher

    Avaient-ils encore le droit de donner des gestes à leur amour

     

    Hier, il a posé les mains sur son visage, embrassé sa bouche

    Il a retrouvé le gout qu’il aimait, ils avaient quarante ans

    Et puis il a osé prendre sa main, elle s’est laissé guider

    Avant c’était elle qui le conduisait au temple d’amour

     

    Leurs gestes sont lents, ils sont comme des enfants

    N’osant dévoiler  devant  l’autre leur corps oublié

    Ils ont le temps, personne ne viendra les déranger

    Bouton après bouton, ils osent  s’abandonner, se montrer

     

    Les voici nus. Ils ne voient pas la même chose que nous.

    Ils se sont aimés lentement, dégustant chaque goutte

    Blottis au fond de ce lit, ils sont heureux d’être en vie

    Ils sont vieux, s’aiment, et ils viennent de faire l’amour

     

    Demain il faudra parler à leurs enfants, se montrer

    Ils se regardent, émus comme pour une première fois

    Beaucoup de rendez-vous ratés, de choix assumés

    La boucle est refermée, ils seront leur dernier amour.

     

    Ils se sont retrouvés.

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  • Elle...

    Elle

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    Elle a soixante ans et lentement elle se regarde

    Un rendez-vous, partager un verre avec un inconnu

    Se montrer dans cette posture, ce visage qu’elle farde

    Un frisson la parcourt, depuis longtemps on ne l’a vue nue

     

    Elle rentre de ce moment, trimbale un sourire béat

    Ne se souvient plus des mots, juste ce regard appuyé

    Se sentir une femme, oser penser qu’il la désirera

    Elle va le revoir, elle ira au-delà de l’amitié

     

    Elle

     

    Hier soir c’était leur première nuit, sensation oubliée

    S’offrir, se donner, toucher, que de verbes enfouis

    Elle a vibré, doutait d’être encore excitée

    Elle va le retrouver, l’histoire n’est pas finie

     

    Elle se croyait âgée, aujourd’hui est une enfant

    Elle marche les yeux en l’air, un parfum de Prévert

    Flâner dans la vie, ne plus se soucier du temps

    Elle roule vers lui, lévitation, ne plus être sur terre.

     

    Elle

     

    On lui dit de rester calme, relation fragile

    Se moque des conseils, l’amour rend innocent

    Le bonheur c’est l’instant, tout paraît facile

    Qu’importe demain,  envie de jouir infiniment.

     

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  • Un plaisir comme une naissance.

    Un plaisir comme une naissance

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    Un jour d’hiver, j’ai ouvert mon ordinateur.

    J’ai commencé à écrire, sans regarder l’heure

    Raconter une histoire, sans savoir ou j’allais

    Une façon ce soir-là d’oublier que je t’aimais

     

    Sur mon écran ont commencé à vivre des ombres

    Personnages improbables, gais ou parfois sombres

    Scène après scène je voyais naitre mon théâtre

    Les mots virevoltaient, les surveillais comme un pâtre

     

    L’aube pointait déjà, j’approchais du mot fin

    Excitation inconnue, car à ce moment enfin

    Je venais de donner la vie, et ils étaient là

    Commençaient à s’échapper, le devinais déjà.

     

    Je croyais qu’ils resteraient juste ici, à moi

    Comme des enfants grandis, sont partis de chez moi

    D’autres les ont invités, sont partis vadrouiller

    Sur les planches sont venus à la vie, se sont réveillés

     

    Et puis un jour, dans un théâtre de Montpellier

    Je me suis assis dans le public, les yeux émerveillés

    Devant moi ils bougeaient, un peu différents

    Les redécouvrais autrement, drôle de sentiment 

     

    Aujourd’hui ils vivent leur propres vies, loin d’ici

    L’imagination des comédiens, leur donne une autre vie

    Ce sont mes mots, mes créations, mais se sont envolés.

    Comme un père aimant, resteront mes petits bébés

     

    Ecrivain du dimanche, je ne suis qu’un petit auteur,

    Pourtant, comme j’aime tous ces cabots amateurs.

    Aux quatre coins de l’hexagone, de Cachan à Verdun

    Vous donnez à mes mots, un très joli parfum.

     

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  • Il y a des soirs...

    Il y a des soirs

    Coucher de sol

    Il y a des soirs ou l’on parle aux murs

    Envie de crier, oubliant toute censure

    Confronter sa vie à sa seule réalité

    Ne plus se mentir, voir ce qu’on a raté

     

    Il y a des soirs

     

    Il y a des soirs ou la poitrine se serre

    L’envie est grande de se servir un verre

    Noyer ses échecs, trinquer à l’illusion

    Que l’aube, donnera une autre vision

     

    Il y a des soirs

     

    Il y a des soirs ou on perd son chemin

    Aller de l’avant, peut-être anticiper sa fin

    Revenir en arrière, devant les autres se renier

    Se plaire à penser que ce chagrin est le dernier

     

    Il y a des soirs

     

    Il y a des soirs ou je parle aux absents

    Je leur confie mes doutes, mes errements

    Je leur demande…Aidez-moi ! Triste supplique

    Ils se moquent, tout cela n’est pas tragique.

     

    Il y a des soirs.

     

    Il y a des soirs qui précèdent le matin

    Repartir de bon pied, effacer son chagrin

    Continuer sa vie, camoufler ses blessures

    Je serai alerte demain, cela soyez-en sûr.

     

    Il y a des soirs

     

  • Je voudrais être un chat !

    Je voudrais être un chat.

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    Je voudrais être un chat

    Endormi là, contre ma maitresse

     

    Vérifiant d’unœil entrouvert 

    Observant alentour tout intrus.

    Un regard pour ce chien, derrière la vitre

    Dormant, dans le froid, le pauvre dans sa niche.

    Ronronnant à souhait sous la main de l’élue

    Aimant sentir cet amour, mais ne pas en dépendre

    Intelligent je suis, libre je resterai

    Sans jamais renoncer, à rester un félin.

     

    Et puis, pour lui prouver ma liberté

    Tenter de fuir, sauter plus loin

    Refusant sur un appel, de revenir me caler

    Entre ses mains, contre ses seins

     

    Une lapée de lait, une croquette au thon

    Nichée au creux de ma patte et portée à mon museau

     

    Courir d’un coup ! Tiens que fait cette souris ?

    Honte à toi petite bête ennemie

    Avec ta vélocité de m’obliger à bouger

    Tentes tu effrontée ? De troubler l’heure de ma sieste…

     

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