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La dernière année.
- Le 19/12/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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La dernière année.
Il regarde les secondes s’écouler lentement
Bientôt arrivera ce décompte, cet instant unique
Ou il attaquera ce qu’il sait, sa dernière année
C’est pareil pour d’autres, mais lui il le sait
Dans quelques souffles, ils vont tous lui dire
Bonne année, bonne santé, plein de bonheur
Il va sourire, faire semblant de jouer le jeu
C’est la dernière fois qu’il entend ces mots
Il n’a rien dit à personne, pourquoi les affoler
Il lève sa coupe comme les autres, il trinque
Il voudrait que dans quelques mois, ailleurs
Ils partagent un autre verre, en parlant de lui.
La soirée est terminée, il rentre chez lui à pied
Il n’a pas sommeil, il veut profiter de ce froid
Sentir dans son corps cette morsure du gel
Laisser la neige gifler son visage encore vivant
Depuis qu’il sait, il déguste chaque parcelle de vie
Regarde ses enfants, l’envie d’imprimer leur image
Il voudrait éviter leurs larmes, partir en douceur
Il sait qu’ils sont forts, ils apprendront sans lui.
Il ne peut le dire à personne. Mais il a peur
De ces dernières heures, ou il devine déjà
Dans un endroit tout blanc, avant-gout de paradis
Que sa main dans le vide cherchera la sienne
Il marche dans la nuit…Il disparaît derrière la neige…
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Bon anniversaire ma fille....
- Le 08/12/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Ma fille a 24 ans aujourd'hui....
Ce texte était pour ses 20 ans....
Bon anniversaire ma fille....
Ce soir, les balcons de Lyon vont montrer leurs lumières
Comme pour te saluer, et venir te le dire.
Bon anniversaire ! Ce soir ma fille, tu as vingt ans.
Et me repassent en mémoire tant de moments.
Tu es arrivée sur terre comme une acrobate
Qui aurait lâché en plein vol son trapèze.
Blessée, cabossée abimée par des blouses maladroites.
Et puis, de bonnes fées se sont penchées sur toi.
Tu ne dois jamais oublier, que c’est ta maman
Qui, par son amour, t’a donné à deux reprises la vie
Une fois comme toutes les mamans, avec sa souffrance
Puis en refusant que tu sombres, elle t’a sortie du néant.
Depuis vingt ans, je te regarde grandir
Tu restes une petite puce, avec une volonté de fer.
Derrière ta fragilité apparente, que de force camouflée.
Aujourd’hui, c’est une femme qui vient m’embrasser.
Vingt ans, c’est un cap, une barrière entre deux âges.
Tu quittes une enfance avec laquelle tu étais éloignée
Tu entres dans l’âge adulte, mais tu l’avais anticipé
En te regardant, je suis serein, tu es prête à te lancer.
Nous partageons tous les deux tant de ressorts
Nous regardons le monde avec les mêmes yeux
Nous gardons trop souvent nos distances
Mais nous rions souvent des mêmes mots
J’attends le jour ou ton cœur va s’emballer
Ou tu vas me présenter, avec les yeux qui brillent
L’Elu, celui qui aura trouvé le mécanisme de ton cœur.
Ce garçon qui te comprendra, qui sera t’accompagner.
Ma fille, tous les jours je regarde avec tendresse
La femme que tu es, celle qui se dessine.
N’accepte jamais qu’un homme dicte ta vie
Que ce soit par les coups, les mots, ou un voile.
La vie est ainsi, un jour je te lâcherai la main
Et en partant, toi et Elodie, resterez ma fierté
Avec ta sœur, je sais que vous formez une belle équipe
Vous serez capables de voyager loin, de vous soutenir
Il me faut conclure. Vous ne pourrez rire de moi
Aucune allusion à la mer, à des traversées mouvementées.
Mais je ne veux pas vous décevoir les filles
Alors gardez le cap, restez ensemble sur la même embarcation.
Pour finir ma fille, je te souhaite un bon anniversaire
J’ai simplement oublié de te l’écrire, de te le dire
Ma mémoire flanche, ce n’est pas bon signe.
Voilà j’ai retrouvé…JE T’AIME.
Bon anniversaire.
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Novembre.
- Le 13/11/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Novembre.
Je suis un mal-aimé…
Mon copain décembre fait le malin avec ses sapins et ses boules.
Octobre est un frimeur…Tu parles l’été indien !
Septembre est plein de cour d’école et de bonnes résolutions.
Les mois d’été me regardent de haut, la vie est belle sous le soleil.
Ceux du printemps passent leur temps à chanter.
Janvier lui est particulier, tout le monde se dit bonne année !
Février est un peu comme moi, mais la neige le rend beau
Et en plus, ils m’ont collé la toussaint.
Tu parles d’un cadeau, on ne parle que des morts.
Et même les fleurs sont tristes.
Et si un jour je partais, je pourrais disparaître.
Qui me regretterait ? Je partirais au sud
Là où les saisons sont inversées…
Alors soyez gentil avec moi, sinon l’année prochaine
Vous vieillirez plus vite et vous sauterez
D’octobre à décembre…Les morts me feront la tête
Mais les fleurs ne seront plus jamais tristes…
Je suis un mois triste…
Pourtant, il y a toujours des amoureux tous les mois
Et sur les bancs publics, en novembre…
On est beaucoup plus tranquille…
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Petite mort
- Le 30/10/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Petite mort.
On l’appelle petite mort
Drôle d’association de l’esprit
Associer le joyeux au triste
La nuit à la lumière
Si la grande ressemble à la petite
La camarde sera la bienvenue
Partir comme cela, bel envol
Monter vers ce sommet
Pour ne jamais redescendre.
Qui a inventé cette expression ?
Je n’irai pas le chercher, pourquoi faire
Mais j’aime l’idée que pour l’éternité
Ici et ailleurs, dans mes bras ou dans d’autres
Des femmes offriront aux anges
Cette douce musique de leur trépas.
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La tourneuse de rêves.
- Le 19/10/2015
- Dans Textes pour enfants et adolescents.
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La tourneuse de rêves.
Un conte pour les petits !
Une petite fille a le don d'inventer des fins d'histoires, qui permettent à ses amis de vivre la fin de leur rêve !
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Le bonheur de l'open-space
- Le 06/10/2015
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Le bonheur de l’open-space
Des têtes pensantes un jour ont décidé
Installé dans un de leur bureau climatisé
Pour être performant et mieux mobilisés
C’est un open-space qu’il faut vous installer
Pleurant de joie, ces dirigeants suiveurs
Donnèrent le go, Que les cloisons meurent !
Les crédits libérés, les murs cassés en une heure
Plus de barrière, rien pour entraver votre bonheur.
Le résultat est aujourd’hui plus qu’à la hauteur
Traversez ces plateaux, jouez les promeneurs
Chacun est concentré, plénitude sans aigreur
La tête sous un casque, pour masquer ses humeurs.
Plus de temps perdu, rien ne sert de se parler.
Un écran est plus utile, si on veut communiquer
Moment du repas, invitation Outlook pour déjeuner
Départ en congés, message formaté pour les annoncer.
Qui est responsable de ce monde déshumanisé ?
Les autres ? Trop facile, chacun est concerné…
Dire bonjour, un sourire, vos collègues les saluer
Avec très peu d’effort, bien-être facilement retrouvé…
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Le policier
- Le 05/10/2015
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Le policier.
Il rentre chez lui, sa femme est irritée
Soirée grise, trop de factures impayées.
Une journée comme une autre, fatigué
Ce n’est pas la vie qu’il avait imaginé.
Des heures à remplir sa mission, ignoré
Des journées de maintien de l’ordre, conspué
Des personnalités en protection rapprochée
Pas un regard, ou un merci, méprisé
Au commissariat, seul dans le vestiaire, isolé
Il repense à ses rêves dans ce métier
Etre la pour les autres, les protéger
Ne pas être un pauvre flic, oublié
Il enlève son arme de l’étui, la nettoyer
Il regarde un instant son arme dépoussiérée
Ce serait si simple, le prendre et juste appuyer
Il sait qu’un accident est si vite arrivé
Laisser son flingue ici, ne pas l’emmener
Il y a des choses qu’il vaut mieux éviter
Dans son travail, il sait avec lucidité
La vie parfois ne tient qu’à un cran de sécurité
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La porte
- Le 15/09/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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La porte
Le soir tombe, ils referment leur porte
Ils posent sur le meuble d’entrée
Le visage de la journée de travail
Ce sourire de façade, ce masque.
La soirée va s’écouler lentement
Un repas insipide, à la volée.
Les écrans vont remplacer pour un soir
Des amis, des amours, juste une épaule.
Le téléphone sonne, l’espoir d’entendre
Une voix amie, un comment vas-tu ?
Mais c’est toujours une erreur ou une pub
Ils raccrochent, une larme dans l’œil.
La télévision ronronne, l’ordinateur s’ouvre
Ils parlent à des gens sans visages
Avec d’autres tricheurs de la solitude
Les heures s’écoulent, d’un écran à l’autre.
Un thé pour les uns, un verre pour les autres
Il est temps d’aller rejoindre cette couette
Un peu froide, beaucoup trop grande
Ils dorment du même côté, comme avant.
Demain matin, après un café tiède
Ils reprendront le masque laissé la veille
Là-bas, au bureau on les croit heureux
Ils préfèrent écouter les autres se plaindre
Dans notre temps de communications
Combien sont-ils ces naufragés du dialogue
Ces êtres perdus qui ferment indifférente
Une porte, qu’ils sont les seuls à franchir.