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  • Assis sur mon banc.

    Assis sur mon banc.

    770 g

    Je regarde la rue qui coule ses passants

    Mes yeux s’amusent à deviner leur vie

    L’espace de l’instant, je pénètre leur intimité

     

    Assis sur mon banc.

     

    Cette femme sensuelle, allant vers son amant

    Cette maman inquiète en retard pour ses petits

    Celle-ci courant vers une réunion vitale

     

    Assis sur mon banc.

     

    Cet homme timide qui regarde ses chaussures

    Il ne sait plus où est sa place, perdu !

    Il se croyait important, et ce matin, viré !

     

    Assis sur mon banc.

     

    Ce couple amoureux, se noyant dans les yeux

    Leurs mains indomptées et impudiques

    Je sais vers où ils marchent, refuge caché !

     

    Assis sur mon banc.

     

    Cette vieille femme qui parle aux pigeons

    Comme si elle lui parlait encore, souvenirs !

    Se demande quand sera l’heure du départ…

     

    Assis sur mon banc.

     

    Et il y a moi, cherchant du regard ta silhouette

    Un peu de ta beauté dans chacune qui passe

    Je sais que tu arrives, secondes attendries !

     

    Assis sur mon banc.

     

    S’asseoir sur un banc, humer l’air du temps

    Petit luxe gratuit, bonheur libre d’accès

    Il reste une place, viens, je te la garde !

     

    Assis sur mon banc.

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  • Les comédiens.

    Les comédiens.

    Comediens

    Les comédiens sont comme les enfants

    On leur donne un mot, une phrase

    Ils en font une histoire, une légende

    Avec un habit de lumière sur le dos

    Ils changent le monde et deviennent des princes

     

    Les comédiens sont comme les enfants

    Par un regard au public, un geste…

    Ils captivent notre attention et notre regard.

    Ils se cachent derrière un rideau rouge

    Ils ont peur, et ils adorent cela

     

    Les comédiens sont comme les enfants

    Insupportables à souhaits, adorables à foisons

    Il suffit d’un mot, pour qu’ils perdent confiance

    Mais par la magie d’un applaudissement

    Regardez-les se redresser, savourer le moment

     

    Les comédiens sont comme les enfants

    Ils détestent le noir et préfèrent la lumière

    Ils ont chacun leur doudou, une chose qui les rassure

    Après avoir joué, ils démontent leur décor

    Et rangent leurs accessoires dans des coffres à jouets.

     

    Les comédiens sont comme les enfants

    Ce qui vous semble futile pour vous

    Construit leur vie et leur bonheur.

    Mais comme les enfants, quand les lumières tombent

    Ils ont besoin de vos bras, de votre tendresse

    En attendant demain, de pouvoir rejouer.

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  • Ce soir je me souviens.

    Ce soir je me souviens…

    Hemingway 1

    Tes mains fortes se glissaient sous mes bras

    Tu me faisais toucher le lustre de Crystal

    L’odeur de ton tabac hollandais flottait…

     

    Comme si c’était hier, je me souviens

    Tu as tourné le bouton de la radio

    Maman est rentrée dans la pièce

    Elle a posé sur la nappe blanche

    Sa pile d’assiettes en porcelaine

    Tes mains se sont tendues vers elle

    Elle s’est glissée dans tes bras

    Et vous avez dansé, tournoyé

    Emportés dans une valse folle

    Petite fille dans mon coin je riais

    Maman avait de la chance

    Je crois que j’étais un peu jalouse.

     

    Aujourd’hui je me souviens aussi

    Ce voyage à Paris, comme une expédition.

    Le bruit du métro qui surgit de la terre

    Pour enjamber la Seine sous le soleil

    J’avais un peu peur de la grande ville

    Mais ta main serrée dans la mienne me rassurait

     

    Et puis un jour. La porte entrouverte j’ai vu

    Ton long corps allongé sur le lit, bien habillé

    Maman a refusé que j’aille t’embrasser

    Elle pleurait et m’expliquait l’inconcevable

    Le lendemain, il y avait du monde dans l’église

    Maman m’avait mis des vernis noirs aux pieds

    Je regardais mes souliers sans comprendre

    Tout était noir, mais mes lacets étaient blancs

     

    Tu vois petite fille, aujourd’hui il m’arrive souvent

    D’oublier beaucoup de choses, de me perdre un peu

    Je répète parfois les mêmes histoires

    Pourtant ce soir je voudrais être comme toi petite fille

    Le regarder s’avancer vers moi, ouvrir ses bras

    Et moi, me lever de ce fauteuil et courir vers lui

    Pour juste lui dire l’essentiel

     

    Je t’aime Papa.

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  • Avant de partir.

    Avant de partir

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    Comme un oiseau au moment de l’envol

    Je crois que j’aurai forcément ce besoin, cette envie

    De faire un geste, d’avoir un regard

    Avant de partir…

     

    Toucher à nouveau les pages de ces vieux livres

    Regarder une fois de plus la scène de ce vieux film

    Marcher à nouveau dans la rue de mon enfance.

    Avant de partir…

     

    Marcher en forêt, faire le tour de ce lac

    Ecouter la mer, respirer les embruns

    Toucher la neige, sentir l’herbe mouillée

    Avant de partir…

     

    Partager un verre avec ses amis oubliés

    Ouvrir les albums, retrouver les noms

    De ces visages aimés, sur ces photos jaunies

    Avant de partir…

     

    Prendre mes enfants dans mes bras

    Leur dire je t’aime, je ne suis pas loin

    Vérifier de ne pas avoir oublié un message

    Avant de partir…

     

    Et puis juste te revoir, murmurer je t’aime

    Entendre ta voix, regarder tes yeux

    Te serrer contre moi, comme une ultime chaleur.

    Avant de partir…

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  • Et au milieu marche un homme.

    Et au milieu marche un homme.

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    Soir du nouvel an, une rue désertée

    Il avance les mains protégées du froid

    Vers où, vers quoi, meubler le temps

    Etre là ou ailleurs quelle importance

     

    Derrière les fenêtres les verres vidés

    On s’offre des présents, carrés de soie

    On rit, on chante, le tout avec allant

    Instants fragiles, qui demain seront rances

     

    Au loin il entend le futile décompte crié

    Résolutions associées, personne n’y croit

    Il ramasse un bouchon, évadé en volant

    Minuit et quelques, une année commence

     

    Sous une voute, des pauvres frigorifiés

    Se moquent de la fête, veulent juste un toit

    Une soupe chaude, quelques gestes aimants

    Tourner la page, avoir une nouvelle chance

     

    Une nuit comme une autre, vite oubliée

    Il va rentrer chez lui, cacher son émoi

    Devant une télé insipide, somnolant

    Boire une coupe, bouteille en souffrance

     

    Des moments de fête, pas toujours partagés

    Les rires des autres provoquent parfois l’effroi

    Quand devant sa solitude, il devient évident

    Qu’il n’a jamais su se guérir de son enfance

     

    Nous tous demain qui allons nous amuser

    Gardons une pensée pour ceux comme toi

    Qui perdus au milieu des rires, se cachant

    Essuieront une larme, discrètement, en silence

     

    Et au milieu marche un homme. 

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  • Poème...

    Après la scène

    Il y a une chanson célèbre

    Qui chante…Après l’amour

    Ce moment de vide

    Cette impression de solitude

     

    Après la scène

    Le sentiment est le même

    On a encore le souvenir du plaisir

    Et déjà la nostalgie de l’avoir perdu

     

    Après la scène

    Les muscles se relâchent

    Le cœur redevient discret

    Les bras deviennent lourds

     

    Après la scène

    Comme sur un nuage on embrasse

    Des têtes qui passent, des mains qui vous entourent

    Sans être tout à fait ici

     

    Après la scène

    Le décor disparait

    Le théâtre redevient gymnase

    Les lumières redeviennent néon

     

    Après la scène

    Dans le silence de la nuit

    On roule vers son chez soi

    La tête encore un peu là-bas

     

    Après la scène

    Après l’amour…

    Quelle différence…On n’a simplement le désir

    De très vite gouter à nouveau

    A ce plaisir éphémère

     

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