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Articles de fdubost

  • Putting Green

    Putting Green

    Inmigrantes ediima20141022 0486 47

    Appuyés sur leur canne de golf, ils regardent au loin

    Surveillant du coin de l’œil leur berline allemande

    Parlent affaires assis sur la terrasse du club house

    Se sentent bien, rassurés au sein dans ce cénacle.

     

    Ils pourraient pourtant profiter de leur argent.

    Faire ce qu’ils veulent, jouir de cette totale liberté.

    Pourtant ils préfèrent faire comme tous les autres

    Lacoste posé sur le cœur, Ray-Ban sur les yeux

     

    Combien parmi eux s’ennuient sur le green

    Figure imposée de cette brillante  réussite sociale

    Regardent en cachette à la télé onze gars et un ballon

    Mais  voudraient réussir  un Birdie et un jour l’Albatros...

     

    Tant d’années d’efforts et de travail pour cela.

    Pour ce plaisir subtil de savoir sortir d’un bunker.

    Rapporter la carte score qui fera d’eux le héros

    La rendre sous  le Par, orgasme absolu du golfeur.

     

    J’aime ce théâtre à ciel ouvert, comédie humaine.

    Les enfants jouent n’importe où avec un gros ballon

    Les modestes lancent des boules de fer sur le sable

    Les fortunés frappent  dans une balle minuscule

     

    A tous les âges de la vie, l’homme a besoin de jouer

    Peut-être pour oublier qu’il reste face aux femmes

    Grand ou petit un petit garçon souvent maladroit

    Et que souvent il ne sait pas vraiment les aimer

  • Un départ

    Un Départ

    Le deuxieme couple de personnes agees retrouve en quatre 1482604 800x400

    Ils rentrent dans l’hôtel, le luxe est partout

    Le portier se précipite, ils ont peu de bagages.

    Semblent un peu perdus, au milieu de ce hall

    Sont si différents de cette foule de privilégiés

     

    Quatre-vingt-onze printemps pour ses cheveux blancs

    Quelques mois de moins, pour cette femme qu’il aime

    Ils découvrent leur chambre, osent à peine entrer.

    Les gens biens ont souvent peur de salir les tapis.

     

    Ce soir ils mangent au sein de cette salle

    Ils se regardent en silence, intimidés et émus

    L’amour passe encore dans leur yeux, font envie.

    Ils picorent leurs assiettes, repas du soir léger.

     

    Quand ils quittent le lieu, les regards les suivent

    Il est encore tôt, remontent dans leur chambre

    Chemise de nuit pour elle, pyjama pour lui

    Une boite de cachet posé de part et d’autre du lit

     

    Le matin, personne ne les voit descendre déjeuner

    On s’inquiète, on frappe, on enfonce la porte

    Ceux qui sont là se figent, allongés main dans la main

    Un départ désiré, un courrier posé devant la télévision.

     

    C’était il y a quelques semaines, des amoureux partaient

    Dernières économies, évasion en douceur et dans la soie

    Certains crient au drame, je suis heureux pour eux

    Deux mains serrées et unies, pour un dernier voyage.

  • Une course de haies

    Une course de haies

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    A dix-huit ans je ne voyais pas mes vingt ans

    Cela me paraissait si loin, colline éloignée

    Cependant par un matin banal, j’ai passé le cap

    J’avais vingt ans et je ne voyais pas la différence.

     

    A vingt-cinq ans, je ne croyais pas arriver à trente

    Mais j’y suis parvenu et j’avais une enfant dans les bras

    J’avais changé de grade, j’étais un chef de famille

    Et pourtant je n’avais pas vu les années passées.

     

    Pas de souvenirs de trente-cinq ans, quelle peur j’avais !

    Les deux filles étaient là, je me sentais responsable

    J’étais persuadé de devoir les abandonner avant quarante

    C’est terrorisant l’idée de ne pas accompagner ses enfants.

     

    Bientôt cinquante ans. Ils me semblent encore impossibles

    Pourtant aujourd’hui je suis plus philosophe, peu d’importance

    Elles sont grandes, volent de leurs propres ailes, soulagement !

    Sentiment du devoir accompli ! Juste les accompagner.

     

    Ou s’arrêtera cette route ? Eternelle question sans réponse

    C’est pourtant quand on attaque la fin de la course

    Que les foulées semblent plus légères, plus souples

    Moins indispensable pour les autres, ne pas devenir une charge !