Une course de haies

Une course de haies

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A dix-huit ans je ne voyais pas mes vingt ans

Cela me paraissait si loin, colline éloignée

Cependant par un matin banal, j’ai passé le cap

J’avais vingt ans et je ne voyais pas la différence.

 

A vingt-cinq ans, je ne croyais pas arriver à trente

Mais j’y suis parvenu et j’avais une enfant dans les bras

J’avais changé de grade, j’étais un chef de famille

Et pourtant je n’avais pas vu les années passées.

 

Pas de souvenirs de trente-cinq ans, quelle peur j’avais !

Les deux filles étaient là, je me sentais responsable

J’étais persuadé de devoir les abandonner avant quarante

C’est terrorisant l’idée de ne pas accompagner ses enfants.

 

Bientôt cinquante ans. Ils me semblent encore impossibles

Pourtant aujourd’hui je suis plus philosophe, peu d’importance

Elles sont grandes, volent de leurs propres ailes, soulagement !

Sentiment du devoir accompli ! Juste les accompagner.

 

Ou s’arrêtera cette route ? Eternelle question sans réponse

C’est pourtant quand on attaque la fin de la course

Que les foulées semblent plus légères, plus souples

Moins indispensable pour les autres, ne pas devenir une charge !

 

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