Chambre 212
- Par fdubost
- Le 23/05/2016
- Dans Textes pour adultes.
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Chambre 212.
Je suis arrivé le premier.
Un hôtel sans charme dans endroit informel. Une zone comme il en existe trop.
Il y a maintenant des semaines que nous flirtions comme des adolescents qui ont peur de se faire surprendre par leurs parents.
Des endroits toujours loin de chez toi, chemins de campagne.
Tu me parlais beaucoup. On s’embrassait…
C’était la première fois qu’un autre homme que ton mari te serrait dans ses bras depuis votre mariage il y a vingt ans…
Tu avais aimé cet homme plus que tout.
La vie avait usé votre histoire.
Des corps qui ne se reconnaissent plus, des mots vides de leur sens.
Un jour tu avais découvert qu’il te trompait. Blessée au début tu avais fini par trouver cela presque normal.
Votre lit ne dansait plus depuis longtemps, alors où était le crime ?
Il ne cherchait pas à t’humilier, il restait discret.
Votre vie quotidienne était douce. Pour tous, un couple sans histoire.
Cela faisait cinq ans que l’on se connaissaient.
Deux collègues de bureau parmi tant d’autres.
J’aimais te regarder.
J’aime laisser mes yeux se promener sur une jolie femme. Aucune raison pour moi de tenter quoi que ce soit pour te séduire. Tu me semblais une femme mariée épanouie et heureuse. Je n’avais pas envie de bousculer ton harmonie.
Il a suffi d’une circonstance…
Il y avait un pot organisé à la boite pour fêter Noël. Comme souvent à cette période de l’année, une grève des transports était annoncée. Notre DRH avait demandé à ceux qui le pouvaient de raccompagner les collègues. En consultant les personnes cherchant une voiture et habitant vers chez moi, j’ai la surprise de voir ton nom. Immédiatement je t’envoie un petit mail pour te dire que tu peux profiter de la soirée, je me ferais un plaisir de et déposer.
Même si je n’avais aucune arrière-pensée, la perspective de te ramener à ton domicile au milieu de la nuit me procurait réel plaisir…
18 décembre…Tout le monde se retrouve dans cette grande salle, un peu impersonnelle mais décorée pour la circonstance.
Je te repère rapidement.
Je te confirme en trinquant que je suis ton taxi du soir…
Et puis nous voguons de groupes en groupes. J’ai tout de même noté que tu es particulièrement élégante ce soir. Une robe noire, sage mais fermée par nombre de petits boutons…
La soirée s’est écoulée dans la bonne humeur. On se croisait de temps en temps.
Vers 1 heure tu es venue me voir pour savoir vers quelle heure tu voulais partir. La salle se vidait et je t’ai donc proposé de rentrer. Le temps de récupérer ton manteau, nous étions dans ma voiture.
Je savais que nous en avions pour environ une demi-heure, je conduisais doucement. Notre conversation était agréable, banale au début, elle était devenue très vite plus personnelle.
Moi qui te croyais heureuse, je devinais que tu n’étais pas pressée de rentrer.
Le temps est passé très vite. Je me suis garé devant ton adresse. Aucune lumière dans cette ruelle calme.
Je pensais que tu allais très vite regagner ton foyer. Au lieu de cela, tu n’as esquissé aucun geste pour descendre de la voiture et notre conversion s’est prolongée…
En si peu de temps je venais d’en apprendre plus sur toi que pendant des années de conversations de machines à café…
La nuit était particulièrement douce pour la période. Nous étions dans la voiture depuis maintenant deux heures. Nous étions bien. Avec une complicité dans nos mots que l’on ne pouvait imaginer quelques heures plus tôt.
Tes yeux se fermaient tous seuls…Il était temps d’aller dormir. Je t’ai proposé de passer te prendre lundi matin pour faire la route ensemble.
Nous en avions autant envie l’un que l’autre. En descendant de voiture, naturellement tu t’es penchée pour me faire la bise…
Comme par accident ta bouche a effleuré mes lèvres. Cela nous a déclenché un fou rire nerveux. Une façon comme une autre de camoufler notre délicieux trouble…
En te regardant traverser la rue, pour la première fois j’ai pris conscience que je te désirais…
Au moment de rentrer chez toi, tu t’es retournée pour m’envoyer un petit baiser de la main…
J’ai mis plusieurs minutes à démarrer.
En arrivant chez moi j’avais un texto de toi…
« Vivement lundi... »
Notre covoiturage est devenu quotidien. Rien ne changeait au bureau mais nous avions notre intimité à nous.
Je bénissais les bouchons. Nous savions tous les deux que notre amitié naissante était pleine de sous-entendus et d’envie…Aucun de nous deux ne semblait vouloir rompre le charme de nos bavardages à bâtons rompus.
Tu m’as expliqué que ton couple n’était plus que de façade, que l’érosion du temps avait été cruelle.
Si les voyages du matin étaient courts, ceux du soir sont devenus de plus en plus longs… Nous avons trouvé des endroits pour nous arrêter…Des petits bars perdus pour boire quelque chose de chaud quand la température l’exigeait.
Je trouvais les w.e. très longs.
Ma dernière compagne était partie depuis des mois et je tournais comme un lion en cage attendant notre lundi matin.
Un soir, nous étions à l’écart de la grande route…Nous étions en train de rire. Cela nous arrivait si souvent des dernières semaines.
Je n’ai pas résisté…
Alors que tes yeux pleuraient de rire, je suis venu coller mes lèvres aux tiennes…
Tu ne m’as pas rendu mon baiser…
Tu es restée quelques secondes immobiles, sans un mot…
Détachée de moi…
Je me maudissais d’avoir tout gâché.
Je cherchais les mots pour m’excuser…
« Je suis désolé… Je te demande… »
Elle a mis son doigt sur ma bouche…
« Chut »
Elle a recommencé à sourire…
« Embrasse-moi ! ».
Les semaines qui suivirent ne furent que baisers et entre nous.
Nous avions la même complicité qu’avant dans nos mots, mais maintenant nos heures volées se passaient enlacées.
Mes mains parcouraient son corps sans pouvoir la dénuder.
Quand je lui disais que nous pourrions aller chez moi, elle me répondait qu’elle n’était pas prête, que je devais faire preuve de patience…
Un soir avant de descendre de ma voiture tu m’as demandé…
« Tu peux prendre ton après-midi après demain ? »
Sans même consulter mon agenda je t’ai répondu oui…
Tu m’as tendu la carte d’un hôtel…
« Réserve une chambre ! »
Avant même que je réagisse, tu disparaissais dans l’allée de ta maison.
J’étais surpris.
Il s’agissait d’un hôtel d’une zone industrielle à l’autre bout de la ville. Moi qui rêvait de t’accueillir chez moi pour notre première fois, j’étais désarçonné.
Pourquoi ce choix ?
Dès le lendemain je réservais une chambre…Même si je souhaitais la plus belle de l’hôtel, elles étaient standard, fonctionnelles !
Dans la voiture, je tentais de te faire changer d’avis.
Rien à faire !
Tu voulais commettre l’adultère ainsi…
Devant ma tête désabusée…Tu te mis à rire…
« Si tu as encore envie de moi après, nous irons chez toi ! Accepte ce petit caprice »
Pour toute réponse je l’embrassais avec fougue…
« A demain ».
Nous avions convenu d’arriver séparément à l’hôtel.
Je me débrouillais pour arriver le premier, récupérer la carte.
Dix minutes avant l’heure du rendez-vous, j’étais dans la chambre.
Je lui envoyais un message.
« Je suis arrivé, je suis dans la chambre 212. Deuxième étage. Je t’attends »
Les minutes qui suivirent me parurent interminables…
Je n’aimais pas cet endroit et j’avais peur qu’il détruise que qui était en train de naitre entre nous. Derrière la fenêtre, je surveillais l’arrivée de ta voiture…
Quand tu t’es garée, j’ai su qu’on ne pouvait plus reculer.
Je t’ai regardé descendre de ton véhicule.
Tu t’étais changée et avait enfilée cette robe noire…Nous en parlions souvent.
Tu savais que je rêvais souvent de défaire tous ces petits boutons…
J’attendais maintenant derrière la porte de la chambre que tu frappes…
J’ai entendu ton pas…Trois petit coups. Tu étais devant moi…
Tu es entrée sans un mot, tu as déposé ton sac et ta veste et tu es venue te réfugier debout dans mes bras.
Ta tête sur mon épaule.
Comme pour te rassurer.
Je t’ai embrassé dans le cou, des baisers d’effleurement. Je savais que je devais rien précipiter.
Mes mains sont descendues le long de ton dos, c’était plus fort que moi…
Une envie irrésistible de caresser ton corps, de le découvrir…
Tu t’es écartée de moi…
Toujours habillée, tu as enlevé tes escarpins. Je te regardais tétanisé…
Tu t’es allongée sur le lit. Ta robe noire sur ce lit blanc !
Tu m’as fait signe de venir t’allonger près de toi et tu es venue te coller contre moi.
Il n’y avait rien de sensuel dans ton geste, plutôt l’impression d’une petite fille qui cherche un abri dans des bras sécurisants.
J’ai posé ma bouche sur ton visage, sur ton front, sur tes paupières.
Tes yeux étaient fermés. Je me demandais même si tu n’étais pas en train de t’endormir…
Et puis…
Tes larmes ont commencé à couler…Très lentement…
Je ne savais pas quoi dire.
Je me suis un peu écarté de toi pour te regarder…
Je suis venu embrasser tes larmes et poser un baiser sur tes lèvres…
« Tu veux t’en aller ? »
Tu as ouvert les yeux…
« Surtout pas ! Laisse-moi le temps »
« Explique-moi tes larmes ? »
« Je ne sais pas. J’ai envie de me donner à toi…Je croyais que ce serait plus simple. »
J’allais parler mais elle m’a fait signe de la laisser terminer.
« Quand je me suis mariée, j’étais persuadé de ne plus connaitre que lui jusqu’à la fin de mes jours…J’étais une idéaliste. Quand j’ai compris qu’il allait voir ailleurs, j’ai décidé longtemps de lui rester fidèle malgré tout. Mais voilà tu es entrée dans ma vie et toutes mes certitudes ont volé en éclats…Embrasse-moi ! »
Ce baiser a été particulier, comme si d’un seul coup ces derniers scrupules s’envolaient.
Toujours allongés, elle m’a fait rouler sur le dos tout en continuant de me dévorer la bouche…
Elle s’est redressée, assise sur moi.
Elle a soulevé ses bras pour détacher ses cheveux. Libres ils sont devenus crinière !
Mon excitation grandissait et avec sa position elle ne pouvait l’ignorer.
Elle a pris mes mains pour les poser sur son buste…
« Depuis le temps que tu as envie de défaire ces boutons »
J’ai respiré un grand bol d’air pour ne pas aller trop vite, surtout profiter de cet instant magique…
Un…
Un autre…la lisière de ses dessous…encore un…le galbe de ses seins…bientôt son ventre sous mes yeux…Les derniers…
Elle enlève sa robe maintenant déboutonnée…
Elle se lève sur le lit…Debout, les jambes écartées au-dessus de moi !
Elle me regarde…
« Ne bouge pas »
Très lentement elle fait glisser la soie sur ses seins…Je les vois pour la première fois. Leurs pointes déjà dressées…
« Ne bouge pas »
C’est maintenant sa culotte brésilienne qui glisse le long de ses jambes…
Une vue magnifique sur son sexe camouflée sous quelques jolis poils…
« Ne bouge pas »
Elle est nue au-dessus de moi encore totalement habillé…
Elle avance toujours debout…
Ma tête est maintenant en dessous d’elle. Je devine déjà l’humidité de sa vulve…
« Ne bouge pas ».
Mes mains s’élèvent vers ses jambes…
« Non, ne bouge pas »
Elle commence à se baisser et son sexe vient se poser sur ma bouche.
« Fais-moi jouir avec ta bouche ! J’en ai envie depuis notre premier baiser ! »
Après quelques secondes de surprise, mes mains se posent sur tes hanches…
Ma langue vient gouter ce festin de roi…
Pour la première fois je peux boire à ta source…
Je veux que ton plaisir soit complet…
J’essaie d’apprendre très vite ton rythme, tes désirs…
Ma langue se fait lente…Rapide… légère ou profonde…
Avec délicatesse je viens suçoter ton bouton…
Tes gémissements me prouvent que je suis sur le bon chemin…
Sans le vouloir vraiment tu commences à danser sur mon visage.
J’aperçois tes seins qui échappent à tout contrôle…
Je ne lâche rien !
Je veux te faire jouir totalement, que ce plaisir soit total pour toi…
Ce ne sont plus seulement des gémissements qui sortent de tes lèvres, mais un chant…
Pendant quelques secondes, tu restes silencieuse comme si tout était en suspend…Puis un cri…
Ton sexe explose en jets et mon visage est noyé sous cette douche nouvelle…
Tu t’effondres en travers du lit…
Seulement secouée par des tremblements qui te traversent.
Je te regarde…
Ma main effleure ton corps.
Après quelques secondes tu ouvres les yeux…
Ta main à tâtons prend conscience du lit trempé…
« C’est moi qui… »
« Oui, tu as explosé ! »
« Je suis désolée…Pardonne moi »
Je viens te prendre dans mes bras…
« Tu n’as rien à te faire pardonner, c’était génial de te voir jouir ainsi »
« Je ne savais pas que cela pouvait être aussi intense »
Tu réalises que je suis toujours habillé.
Ma chemise totalement trempée de ton jus. Tu éclates de rire !
« Mon cœur, je suis égoïste »
Je te regarde dans les yeux…
Tu veux vraiment que l’on reste ici ? Chez moi, il y a une grande baignoire, du champagne au frais et mes draps sont changés…
Tu glisses ton visage dans mon cou…
Tu relèves ton visage…Avec un grand sourire…
« Allons chez toi ! J’avais besoin de passer par cet endroit…
Comme une façon de tourner la page entre mes deux vies »
Je me lève et te tend les mains pour te lever.
Tu vas pour ramasser tes vêtements pour t’habiller. J’arrête ton geste. Laisse-moi faire. Je trouve très troublant de reboutonner les boutons de ta robes…Un par un…
Tu me fais remarquer que j’ai oublié tes sous-vêtements…
Je suis distrait…En as-tu besoin ? Ils seront bien dans ma poche. Nous n’allons pas loin…
J’ouvre la porte de la chambre pour sortir…
Avant de passer le seuil de la chambre 212, tu regardes une dernière fois l’endroit.
Tu laisses dans ce lieu sans âme une partie de toi, un chapitre de ta vie…
Je claque la porte…
Maintenant nous avons tout notre temps.
Commentaires
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- 1. Amifredi Le 16/07/2016
Merci de m'avoir posté le lien de votre blog ce qui m'a permis de découvrir ce deuxième texte de ta série et de retrouver votre style à la fois simple et réaliste dans la description des relations de plaisir...En effet ce qui me plait en vos histoire c'est surtout votre façon de décrire les relations humaines sans trop tomber dans l'imaginaire
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