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Articles de fdubost

  • CANICULE

    Canicule…

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    Chaleur d’août, camisole immobilisante

    Avoir le temps de rester sous l’ombre

    Ne rien faire, juste s’aimer en douceur

    Ici le temps figé, ne bougent que les mirages

    Croire à l’été infini, oublier l’arrivée de l’hiver

    Une goutte d’eau glisse sur ton cou, trouble !

    La nuit aussi chaude, moiteur des corps

    Enfin demain, s’en ira cette compagne tueuse…

  • Jour de pluie.

    Jour de pluie.

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    Ce jour elle est seule. Ménage, repassage. Le temps se prête aux corvées. Les enfants ne sont plus à la maison et son mari a tendance à partir de plus en plus tôt et à rentrer plus tard.

    Vivre à la campagne était pour elle un rêve. Le rêve a du plomb dans l’aile. Elle manque parfois d’énergie pour sortir la voiture et parcourir la vingtaine de kilomètres jusqu’à la bourgade voisine…Et puis pourquoi faire. Une fois les quelques courses effectuées, elle n’a pas envie d’écouter les bulletins de santé de toutes les mamies du coin. Elle s’en veut de sa méchanceté.

    Elle ne peut pas rester à tourner en rond dans sa maison. Elle regarde le ciel dehors. Le temps est très gris. Pas très grave, elle va partir marcher. Cela ne la soigne pas de son spleen mais au moins cela lui fait faire de l’exercice. Elle attrape son manteau et c’est parti.

    Elle marche d’un bon pas. S’éloigne vite de sa maison. La petite route est déserte. Elle décide de faire le grand tour.

    Elle sait qu’un fois engagée elle en a pour plus de deux heures à travers les collines. Elle avance ! Pour éviter de ruminer elle marche vite. Elle regarde le ciel qui s’assombrit. Pourvu que le temps tienne. Elle est partie avec sa robe légère sous son manteau et elle a négligé de prendre son parapluie. Elle se maudit de sa légèreté. Une vraie gamine !

    Elle sait qu’elle est maintenant au point extrême de son circuit. Elle en a au moins pour une heure avant de retrouver son salon douillet.

    Quelques gouttes commencent à tomber…Elle accélère le pas…La pluie redouble. Elle est trempée. Elle tente de faire signe aux voitures mais avec la pluie qui la fait ressembler à un gros chien trempé, qui va bien s’arrêter.

    Plusieurs passent.

    Les plus sympas en s’écartant, d’autres en l’éclaboussant. Au point où elle en est… Elle baisse la tête et avance plus vite. La pluie glisse sur son corps. Elle sait qu’aucune parcelle de sa peau n’est sèche.

    Une nouvelle voiture la dépasse…Elle n’y fait plus attention. Elle ne réalise pas immédiatement que le véhicule s’est arrêté quelques dizaines de mètres devant elle. Elle voit d’un coup la porte conducteur s’ouvrir pour l’inviter à venir se mettre à l’abri.

    Elle devrait se méfier mais coure vers la voiture. Elle s’engouffre dedans. Quelle agréable surprise. Le conducteur n’est autre que Bernard.

    « Désolé j’étais dans la lune, je ne me suis pas arrêté tout de suite…Ferme vite la porte.

    Elle s’excuse auprès de lui de mouiller sa voiture…

    Bernard est le maire de leur village. Avec sa femme Jocelyne ce sont les seules personnes avec qui elle a noué des vrais liens d’amitiés ici.

    Il est étonné de la voir par un temps pareil si loin de chez elle…Elle doit avouer sa légèreté…Il rit en lui disant qu’il part aussi souvent sans parapluie. Il lui propose de se réchauffer chez lui. C’est vrai qu’elle était à côté.

    Quelques minutes après, elle est sur le seuil de sa maison. Elle n’ose pas vraiment entrer de peur de goutter de partout. Il lui prend la main pour la faire avancer. Il attrape une couverture et avec une douceur qui la surprend il ‘l’entoure pour la réchauffer.

    « Jocelyne n’est pas là ? »

    Tandis qu’elle se recroqueville sur une chaise, Bernard semble gêné par la question…

    « Jocelyne est partie…Elle veut prendre du recul ! Je ne suis pas dupe…Elle ne reviendra pas…Cela faisait quelques temps que notre histoire était terminée. Elle a rencontré quelqu’un…Et le ne supportait plus la campagne… »

    Elle frissonne aussi bien du froid que de l’émotion qui se dégage de son ami.

    Il voit qu’elle a froid.

    « Tu devrais prendre une douche chaude. Tu sais où est la salle de bains ! »

    Elle hésite un instant. Un réflexe lui fait penser que ce n’est pas très correct…Elle sourit et se traite d’idiote.

    « Merci Bernard »

    « Tu trouveras des grandes serviettes pour te couvrir dans le placard. Je ne peux rien te prêter de Jocelyne. Elle n’a rien laissé. »

    Elle se lève et part pour la salle de bains. Elle ne ferme pas le verrou. Elle a confiance dans cet homme…Confiance ou a-t-elle envie qu’il se passe quelque chose ? Elle se traite de folle !

    Elle se déshabille.

    Pose tous ses vêtements trempés sur le radiateur. Impression bizarre d’être nue dans une salle de bains étrangère à quelques mètres d’un homme qu’elle a toujours vu comme simplement un ami. Elle est troublée. Elle chasse de son esprit des pensés qui la surprennent.

    Elle s’installe dans la cabine de douche.

    L’eau chaude lui fait un bien fou. Elle laisse ses mains la parcourir pour réchauffer son corps. Elle doit se raisonner pour ne pas se faire du bien. Elle se demande ce qui lui arrive.

    Vite elle arrête l’eau. Se sèche et s’enroule dans une grande serviette. Elle regarde dans la glace et arrange comme elle peut ses cheveux en bataille…

    Elle sort retrouver Bernard. L’atmosphère de la pièce est chaude. Il a lancé un feu dans la cheminée et deux grandes tasses de thé fumant attendent sur la petite table. Elle vient s’asseoir à côté de lui. Trop près ! Elle s’amuse de se poser la question. Il n’est en rien menaçant…Au contraire…Ils se mettent à parler.

    Elle ose lui dire son ennui, sa solitude, les absences de plus en plus longues de son mari…Pour la première fois elle ose dire à un étranger sa quasi certitude. Il y a une autre femme !

    Elle le sait ou l’a deviné depuis quelques temps mais pour la première fois elle ose le dire. Elle laisse échapper quelques larmes.

    Bernard passe son bras sur son épaule pour la réconforter. Le geste est anodin, mais n’ayant que la serviette comme vêtement, ce bras est en contact avec sa peau nue.

    Bernard voit ce corps frissonner…

    « Tu as froid ? »

    Elle le regarde…Ils éprouvent le même trouble sans oser le formuler…

    « Non, pas vraiment, mais je crois que j’ai besoin que tu me serres dans tes bras »

    Il l’entoure de ses bras. Elle laisse ta tête s’appuyer contre lui.

    Ils ne parlent plus…Le silence est troublant, beaucoup plus que n’importe quelle parole.

    Il lui embrasse les cheveux…Sa main fait de petits cercles sur sa nuque…Gestes innocents…Juste pour être certain de ne pas se tromper…Elle tourne sa tête vers lui…Leurs regards se jaugent…Leurs bouches se rapprochent…

    C’est lui qui fait le dernier geste et vient effleurer ses lèvres.

    Elle ne minaude pas. Elle en a autant envie que lui. Leurs langues se découvrent, se livrent une première bataille.

    Ses mains à lui restent sages et n’osent pas encore partir en exploration.

    Pas elle. En l’embrassant elle ouvre les premiers boutons de sa chemise…finalement tous. Elle ose avec sa main effleurer la bosse de son jean.

    Elle ne se reconnait pas….

    Elle sait que son sexe est déjà trempé…

    Elle se lève…Bernard reste quelques instants surpris de cette fuite.

    Debout elle le regarde…Ses mains se portent sur le nœud de sa serviette…

    Elle la laisse tomber et se retrouve nue…debout devant lui.

    Elle aime ce regard qui la dévore…Bernard un peu tétanisé…

    Elle qui a toujours été un peu passive se sent très louve…Elle veut cet homme.

    Elle veut qu’il la prenne tout de suite. De manière animale !

    Elle qui déteste être soumise s’agenouille et se met à quatre pattes devant lui…

    « Viens »

    Bernard réagit et se débarrasse de ses derniers vêtements. Il approche sa bouche de ce corps…

    Elle le regarde….

    « Non…Prends moi tout de suite »

    Il pose son sexe au bord du sien…d’abord lentement pour être certain de son désir à elle…Elle recule son bassin pour s’empaler sur lui.

     Il n’hésite plus…Il la prend avec vigueur.

    Elle perd tout contrôle.

    Elle qui d’habitude met du temps, sait que son plaisir va jaillir !

    Maintenant il ne la ménage pas, et elle adore ! Elle commence à gueuler, à crier !

    Elle jouit à une vitesse qu’elle ne connaissait pas !

    Elle veut encore…Elle veut le sentir en elle…C’est elle maintenant qui donne le rythme ! Elle devine qu’il ne va pas tarder à l’inonder…

    Elle sent son plaisir remonter…elle l’attend ! Au moment il se répand dans son ventre elle s’abandonne à un nouvel orgasme !

    Ils s’effondrent tous les deux. Ils se regardent étonnés et heureux…

    « C’est la première fois que… »

    Elle lui fait signe de se taire… « Moi aussi ! »

    Il est assis par terre.

    Le feu crépite. Elle vient poser sa tête sur sa cuisse…Il lui caresse les seins qu’il n’a pas encore touché….

    Elle tourne la tête…Du bout de la langue elle vient lécher son sexe endormi.

    Elle lui redonne des formes. Elle s’étonne d’avoir encore envie.

    Elle vient s’asseoir sur lui…face à lui…Glisse sa main entre eux pour faire glisser ce sexe en elle.

    Ils s’embrassent…Se butinent avec leur bouche…

    La soirée ne fait que commencer…

  • Sclérose.

    Sclérose

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    Elle se lève comme tous les matins. Pourtant aujourd’hui les douleurs sont plus vives, plus aigües. Sortir de son lit est une épreuve. Elle se traine jusqu’à la cuisine, fait couler un café et ouvre la boite à pilules. Il y en a de toutes les couleurs.

    Elle se demande un instant si avaler toutes ces saloperies à un sens. Pourquoi continuer alors que chaque jour la maladie progresse dans son corps.

    Les médecins ont des formules pour amoindrir la vérité. La progression est stabilisée ! On dirait des hommes politiques qui parlent de la courbe du chômage. Ils vont me prouver par A plus B que je vais crever en bonne santé.

    On verra les cachets plus tard. D’abord un café !

    Elle voudrait le boire debout, comme ces femmes actives qui le font en consultant leurs mails, en corrigeant les devoirs des enfants et en planifiant leur repas du soir…Pour elle chacune de ces étapes est une montagne qu’il faut escalader…Plus envie de se battre…

    « Bonjour maman »

    Sa petite tête brune est là auprès d’elle et l’embrasse. Elle a huit ans et elle sait déjà soulager sa maman de bien des tâches. Elle n’attend pas que sa maman bouge pour préparer son petit déjeuner…

    « Tu veux une tartine maman ? »

    « Merci ma chérie, et passe-moi la boite avec les médicaments ! »

    En une phrase sa fille vient de lui donner l’envie de continuer. Elle ne peut pas l’abandonner maintenant. C’est trop tôt.

    Avec application elle ingurgite ses cachets…

    « Maman je vais prendre ma douche »

    « Je me repose un peu sur le canapé. Si tu as besoin de moi, appelle-moi »

    Sa fille disparait avec un sourire. Ce sourire lui fait mal. Son enfant a déjà compris que la plupart du temps c’est elle qui a besoin d’elle. Toutes ces journées ou les forces l’abandonnent. Elle a huit ans et c’est souvent elle qui gère l’essentiel !

    Affalée sur le canapé elle ferme les yeux quelques instants…

    Elle voudrait juste quelques semaines retrouver sa vie d’avant…Se lever d’un coup de son lit, courir sous la douche, faire mille choses à la fois…Se donner sans retenue à cet homme qu’elle aimait…

    Il est parti. Par lâcheté ! Pourquoi l’accabler ! Elle ne le supportait plus de toute façon ! Le voir s’activer dans tous les sens avec sa forme insolente…Elle avait fini par faire de lui son souffre-douleur, comme s’il était responsable de son état…

    Il n’est jamais très loin. Il s’occupe très souvent de la petite, lui rend mille services sans en avoir l’air…Elle sait qu’il est là avec une tendresse discrète…Mais la nuit, c’est une autre qui se glisse dans ses bras. Une femme entière, en bonne santé…

    Elle aussi elle pourrait trouver quelqu’un. La maladie ne lui interdit pas l’amour…

    Mais comment se donner avec son corps quand celui-ci vous trahi ? De plus en plus elle s’éloigne de lui. Son esprit vagabonde loin de cette chair, de ces muscles ! 

    Quand elle ferme les yeux, elle devient libertine…Elle se fabrique des histoires folles, des audaces inavouables. Elle est femme fatale qui avance vers un homme, elle affirme ses désirs, joue avec le corps d’un inconnu, crie de plaisir…

    Alors qu’elle ferme les yeux pour se plonger dans ses doux fantasmes, une douleur la traverse…Terrible piqûre de rappel. La bête est là qui somnole en elle. Au moment où elle pense qu’elle dort, d’un coup de griffes elle marque sa présence…

    Le café lui donne l’illusion de bien-être…Affronter une nouvelle journée…Une nouvelle bataille…

    Ne pas laisser cette saloperie gagner sans combattre…

    « Maman, c’est l’heure de l’école ! »

    « J’arrive ! »