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Articles de fdubost

  • j'aime les voyages.

    J’aime les voyages.

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    J’ai toujours aimé les voyages

    Quoi de plus banal me direz-vous ?

    Nous sommes des millions à avoir

    Cette envie qui nous pousse

     

    Mais moi je n’aime pas les voyages

    Pas ceux dont vous parler

    Ces aéroports standardisés

    Ces attentes sous les néons

     

    Je n’aime pas ces heures de vol

    Pour manger la même nourriture

    Suivre les mêmes guides

    Voir briller les mêmes enseignes

     

    Mes voyages à moi sont uniques

    Je pars tous les jours en fermant les yeux

    Je survole des jungles, nage dans des rapides

    Je m’enfonce dans des territoires inconnus

     

    Mes voyages à moi décollent d’une photo

    D’un nom volant dans la foule, d’un visage croisé.

    Je suis là…et je vais partout

    Aucune frontière ne m’arrête…

     

    Je suis un pantouflard direz-vous…

    Peut-être…Peut-être pas

    Mes voyages valent les vôtres

    Ne vous en déplaisent

     

    Ils donnent à chaque pays

    Une odeur différente, une musique unique

    A chaque voyage mes pays changent

    De couleur, de paysage

     

    Je ne critique pas vos voyages

    Laissez-moi les miens

    Et puis moi, à chaque départ

    J’ignore ma destination

     

    Et puis, j’ai un secret…

    Je ne pars jamais seul et ou que j’aille

    Tu es là, à me tenir la main

    A regarder le même horizon

     

    Et puis souvenez-vous toujours

    Quand vous partez, vous avez des bagages

    Vos soucis, vos ennuis, vos angoisses

    Et là ou vous êtes ils vous accompagnent

     

    Mes voyages sont immobiles

    Mais je n’emporte rien de superflu

    Je ne prends avec moi que ta main

    Pour l’embrasser là-bas…Très loin. 

  • Je suis un con.

    Je suis un con

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    Je suis un con, et j’en suis fier

    Dans ces temps où tout le monde

    Se flatte d’en savoir bien plus

    Que son voisin, et de tous ses aïeux

     

    Je n’ai pas cette prétention

    Je suis un con moyen, ni plus ni moins

    Je comprends certaines choses et ose

    C’est un comble dire quand je ne sais pas.

     

    Regardez-les ces experts en tout

    Tous ces savants qui vous expliquent

    Pourquoi le ciel est bleu, pourquoi il neige

    Moi, je me fiche souvent de ne pas savoir.

     

    C’est très confortable d’être un con

    Vous posez les questions que vous voulez

    Vous riez de leurs regards gênés

    Le pauvre ! Il n’est plus dans le coup !

     

    Je suis un con qui utilise encore le Français

    Qui refuse les anglicismes et demande le sens

    Des  abréviations qu’il ne connait pas

    Un con qui ose dire qu’il ne sait pas.

     

    Mais le con est utile à la société

    Grace à lui, les autres se sentent

    En un instant au dessus de la mêlée

    Couronnés de la couronne du savoir.

     

    Je vais continuer d’aller ainsi

    Marchant sur mon petit chemin

    Adieu les savants et les psy

    Con oui ! Pas au point de vous enrichir !

     

  • Ils se sont retrouvés...

    Ils se sont retrouvés

    Vieux couples heureux 36987161

    Elle avance lentement, appuyée sur une canne

    Il est comme ses grands arbres fatigués, courbé

    Ils se sont aimés il y a de très longues années

    Ils n’étaient pas libres, leurs chemins se sont séparés

     

    La vie s’est écoulée, leur carnet d’adresse s’est vidé

    Ils pensaient tout doucement se laisser glisser

    Une route en pente douce vers un départ annoncé

    Et puis un jour, la vie leur a offert un dernier cadeau

     

    Ils se sont regardés, leurs mains se sont mélangées

    Les corps sont bien usés, les yeux sont les mêmes qu’avant

    Ils ont recommencés à se voir, sans oser vraiment se toucher

    Avaient-ils encore le droit de donner des gestes à leur amour

     

    Hier, il a posé les mains sur son visage, embrassé sa bouche

    Il a retrouvé le gout qu’il aimait, ils avaient quarante ans

    Et puis il a osé prendre sa main, elle s’est laissé guider

    Avant c’était elle qui le conduisait au temple d’amour

     

    Leurs gestes sont lents, ils sont comme des enfants

    N’osant dévoiler  devant  l’autre leur corps oublié

    Ils ont le temps, personne ne viendra les déranger

    Bouton après bouton, ils osent  s’abandonner, se montrer

     

    Les voici nus. Ils ne voient pas la même chose que nous.

    Ils se sont aimés lentement, dégustant chaque goutte

    Blottis au fond de ce lit, ils sont heureux d’être en vie

    Ils sont vieux, s’aiment, et ils viennent de faire l’amour

     

    Demain il faudra parler à leurs enfants, se montrer

    Ils se regardent, émus comme pour une première fois

    Beaucoup de rendez-vous ratés, de choix assumés

    La boucle est refermée, ils seront leur dernier amour.

     

    Ils se sont retrouvés.