Articles de fdubost
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Les lâches.
- Par fdubost
- Le 16/06/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Les lâches
Leur femme rentre du travail, journée longue
Les courses sous le bras, un œil sur la montre
Il est déjà là, tapi au salon, l’air si tranquille
Elle a oublié ses cigarettes. Il la frappe.
Les lâches
Devant les autres il est si gentil, respectable
Quelle chance elle a d’avoir un tel mari.
Ils partent, on s’embrasse, la porte se referme
La viande était trop cuite. Il la frappe.
Les lâches
Au début il était doux, lui donnait du plaisir
Et puis il est devenu celui qui impose, elle subit
Ce soir il veut la soumettre, lui imposer le pire
Elle est fatiguée, se refuse, alors il la frappe
Les lâches
Les coups font mal, elle sait cacher leur empreinte
Les mots ne s’effacent pas, marqués dans sa tête
C’est elle qui se sent coupable, retournement ignoble
Il est comme cela, c’est de sa faute. Il la frappe
Les lâches
Elle voudrait partir, protéger ses enfants. Elle a peur
Qui va la croire. Ils le trouvent tous si adorable
Elle ne voit plus personne, s’enferme chez elle
Il rentre de mauvaise humeur, alors, il la frappe.
Les lâches
Mon amie, ma voisine, ou toi ma collègue
Accepte cette main tendue, échappe à ce chien
Tu es une victime, juste coupable d’aimer
C’est parce qu’il est faible qu’il te frappe.
Les lâches
Les mains sont faites pour la caresse, pour l’amour
Au premier geste il faut fuir, ne jamais l’accepter
Le jour où tu réussiras à lui échapper, une victoire !
Voir sur son visage l’incompréhension de sa défaite.
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les comètes
- Par fdubost
- Le 12/06/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Les comètes
J’ai toujours été fasciné par les comètes
Elles passent dans le ciel, nous frôlent
Un rendez-vous fixé de longue date
Par un grand horloger invisible
Peu les voient, une trace dans le ciel
Un souvenir qui marque leur âme
Ils devront attendre, parfois une vie
Pour un soir recroiser leur lueur
Et si nos vies ressemblaient à elles
Ces amis perdus qui reviennent un jour
Ces lieux oubliés où l’on s’égare de nouveau
Ces chansons disparues que l’on fredonne
Une femme aimée à l’aube de sa vie
Qui revient éblouir notre âme un matin
Qui donne du bonheur et de la lumière
Et s’éloigne à nouveau, vers son destin
Ces fées du ciel ne nous appartiennent pas
On les regarde, on les aime à jamais
Gardant en notre cœur cet espoir enfoui
D’avoir, à leur retour, les yeux encore ouverts
A leur prochain passage !
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la femme de l'étang
- Par fdubost
- Le 11/06/2015
- Dans Poèmes, textes, billets d'humeur.
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Je suis venu m’asseoir au bord de l’étang
La fraicheur du soir, douceur de l’instant
Musique du crépuscule, cliquetis de surface
Un têtard fringuant, une grenouille vorace
Je me laissais bercer, quand elle est arrivée
De l’autre côté de l’eau, silhouette élancée
Elle marchait à grand pas, elle cheminait
Mes yeux la suivaient, Son mystère m’attirait
Qui était cette femme, quel était son destin
Elle avançait déterminée, suivant son chemin
Dans son sillage, des ombres se bousculaient
Des hommes, juste son attention, quémandaient
Elle ne les regardait pas, suivait l’horizon
Un sourire très doux, inimitable poison
Fragile ou violente, entretenait le mystère
D’un geste, leur ordonnait de se taire
Je l’ai suivi un moment, irrésistiblement
Savouré avec délice d’avoir été son amant
Je suis revenu me coucher, à côté de l’étang
Devais la laisser partir, était venu le temps.