Articles de fdubost

  • La porte

    La porte

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    Le soir tombe, ils referment leur porte

    Ils posent sur le meuble d’entrée

    Le visage de la journée de travail

    Ce sourire de façade, ce masque.

     

    La soirée va s’écouler lentement

    Un repas insipide, à la volée.

    Les écrans vont remplacer pour un soir

    Des amis, des amours, juste une épaule.

     

    Le téléphone sonne, l’espoir d’entendre

    Une voix amie, un comment vas-tu ?

    Mais c’est toujours une erreur ou une pub

    Ils raccrochent, une larme dans l’œil.

     

    La télévision ronronne, l’ordinateur s’ouvre

    Ils parlent à des gens sans visages

    Avec d’autres tricheurs de la solitude

    Les heures s’écoulent, d’un écran à l’autre.

     

    Un thé pour les uns, un verre pour les autres

    Il est temps d’aller rejoindre cette couette

    Un peu froide, beaucoup trop grande

    Ils dorment du même côté, comme avant.

     

    Demain matin, après un café tiède

    Ils reprendront le masque laissé la veille

    Là-bas, au bureau on les croit heureux

    Ils préfèrent écouter les autres se plaindre

     

    Dans notre temps de communications

    Combien sont-ils ces naufragés du dialogue

    Ces êtres perdus qui ferment indifférente

    Une porte, qu’ils sont les seuls à franchir.

  • A nos portes.

    A nos portes

    Temple of baal shamin palmyra

    Quelques secondes en fin de journal

    Les bouchons sont bien plus importants…

    Se regarder le nombril, ne pas entendre

    C’est derrière la porte, pas de panique !

     

    A nos portes

     

    Là-bas les abrutis se défoulent

    A Palmyre ils jonglent avec les pierres

    Les têtes roulent, le sang gicle

    Quelle importance, pas d’images !

     

    A nos portes

     

    A quoi servent nos arsenaux de bombes

    A quoi servent les milliards qui jonglent

    Si nous laissons des sauvages tout anéantir

    Si nous laissons avancer cette peste noire.

     

    A nos portes

     

    Déjà ils infusent dans nos sociétés

    Ils sabotent notre histoire, notre civilisation

    Faudra-t-il qu’ils soient dans nos rues

    Pour qu’on redresse la tête, la sorte du sable ?

     

     A nos portes

     

    Hier ils faisaient sauter le temple de Baalshamin

    Décapité son protecteur ! Doigt d’honneur à l’Unesco.

    Et si demain c’était le Colisée de Rome, ou Notre Dame !

    Les Barbares avancent ! Quand allons-nous ouvrir les yeux ?

     

    Juste là….A nos portes !

     

  • Papa, explique moi !

    Papa, explique-moi !

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    • Papa, tu ne vas pas au travail aujourd’hui ?
    • Non, pas aujourd’hui, dépêche toi, tu vas être en retard à l’école…
    • Papa, tu n’y es pas allé déjà hier…
    • Ne te fais pas de soucis ma puce, mais je ne vais plus au travail en ce moment…
    • Pourquoi Papa ?
    • J’ai perdu mon travail, mais papa va en trouver un autre…Allez, on y va…
    • Si tu as perdu ton travail, c’est parce que tu travaillais mal ?
    • C’est plus compliqué ma puce…
    • Tu as fait une bêtise ?
    • Non…mais tu comprendras plus tard…
    • Explique-moi Papa !
    • Ce n’est pas facile ma puce…Il y a des messieurs qui décident…
    • Mais ton travail, c’est qui qui va le faire ?
    • Tu sais…la grosse machine que je t’avais montrée…
    • Celle qui faisait beaucoup de bruit…. ?
    • Oui…et bien…elle va partir dans un autre pays
    • Et toi ? Tu vas partir aussi ?
    • Non, il y aura une autre personne pour travailler dessus, peut-être un autre papa…
    • Mais Papa, si toutes les machines partent, plus personne n’aura de travail…
    • On en reparlera ma puce, mais toi, tu dois aller à l’école et bien travailler…
    • Si je travaille bien, je vais avoir du travail plus tard ?
    • Je l’espère ma puce…
    • Eh bien, quand j’aurai un métier, je te donnerai plein de sous pour que tu achètes une nouvelle machine…
    • Tu es gentille ma fille…Maintenant dépêche-toi…regarde,  ta maitresse t’attend…

     

    L’homme regarde la petite fille s’éloigner…ses larmes commencent à couler…